Une jeune fille à qui la vie a fait don d'un adorable minois et d'un prénom original (Mackenzie) mais aussi d'une famille pourrie (son père est décédé, sa mère vient d'être internée et son oncle, chez qui elle est parachutée, se révèle incestueux et pédophile) fait la seule chose qu'elle puisse faire : s'enfuir. Mais pour aller où ? Elle ne connaît pas l'Alaska. Elle erre donc en bordure d'un motel et s'attache à un randonneur mutique qu'elle se met à suivre...
Le film souffre d'un léger défaut : les réactions du personnage interprété par Bruce Greenwood ne me paraissent pas très réalistes. Il faut longtemps avant qu'une question sensée sorte de sa bouche concernant la jeune fille paumée qui lui colle aux basques. On parle d'un adulte éduqué de plus de 50 ans. Il trouve une gamine toute seule dans un motel. Jamais il ne lui demande quelle âge elle a, où sont ses parents, ce qu'elle fait là. Il se contente de la repousser, en vain, car il a visiblement d'autres chats à fouetter (il porte un deuil, ce qui explique en partie - mais en partie seulement - son manque de sens commun).
Mais n'allons pas trop loin dans la mauvaise foi car la justesse de la psychologie des personnages, de leurs motivations (apparentes et inconscientes, entre la jeune fille qui cherche son père et l'homme en deuil qui n'a pas eu d'enfant) est le point fort de ce beau film servi par un duo d'acteurs attachants et convaincants.
La fin, tout en non-dits et en subtilité, est à l'image du film.
Une belle découverte.