En quête d'identité

Andrew Steele est à la base un scénariste, qui a accompagné les débuts de Will Ferrell au Saturday Night Live en 1995, et sur plusieurs scénarios, base d'une solide amitié. Mais il a toujours senti de ne pas être né dans le bon corps au point qu'en 2020, alors que la pandémie faisait rage, il a effectué une transition de genre, et est désormais une femme nommée Harper Steele. Elle veut effectuer un road-trip à travers les Etats-Unis afin de vivre sa nouvelle identité aux yeux des autres, mais elle ne veut pas y aller seule ; elle va demander à son ami Will Ferrell de l'accompagner durant ces 18 jours de conduite où non seulement on va les entendre parler de tout et de rien, mais surtout sur la question de l'identité.

Au départ, j'avoue être comme Will Ferrell, à savoir que je ne connais pas grand-chose de la transidentité. Mais après avoir vu le film, qui fait presque deux heures, j'ai eu l'impression de dire au revoir à des amis, car il y a quelque chose de touchant qui s'en dégage. Loin d'être dans la jugement, l'acteur est plus dans le questionnement, sur le pourquoi d'une transition, ce qu'on ressent à avoir une poitrine, le regard des autres sur cette femme, mais il y a toujours une bienveillance à son égard qui rend leur amitié émouvante. Notamment quand ils vont s'arrêter dans plusieurs bars ou drive-in du pays, et selon certains états, les réactions diffèrent de la part des gens quand il vont croiser Harper. La plupart sont dans le respect, à lui dire qu'elle a bien fait de suivre sa voie, mais sur le passage dans un bar Texan, on sent le regard méprisant des gens qui voient en elle comme une sorte de créature, ce qui la rend vraiment mal à l'aise, et on le sent à l'image nous aussi, alors que Will Ferrell essaie de dédramatiser la chose, mais le vertige perdure jusqu'à ce qu'ils reprennent la route et qu'elle laisse perler quelques sanglots.

On a droit à quelques guest, comme Kristen Wiig qui va composer une chanson à leur encontre à la fin du film, mais on se dit qu'il y a encore pas mal de chemin à faire avant que la transidentité ne soit acceptée. Car on voit que pour Harper, c'était aussi une question de survie et qu'à l'aube de ses 60 ans, elle devait sauter le pas.

On rit à plusieurs reprises grâce à Will Ferrell qui essaie de faire le show, notamment en reprenant son personnage de Sherlock Holmes ou alors une baignade dans un jacuzzi avec un tout petit maillot, mais même si je ne peux m'empêcher d'y voir parfois un manque de spontanéité dans certaines scènes, j'y vois non seulement une éloge à l'identité mais surtout à l'amitié.