Willow, c'est probablement le film qui m'a fait découvrir et aimer la fantasy alors que j'étais encore tout petiot, et ça c'est pas rien...
Ron Howard en est le réalisateur et, globalement, en dehors de quelques intérieurs carton-pâte (le château notamment) et de trolls particulièrement ratés, c'est pas mal du tout. On a droit à quelques effets spéciaux pas dégueu pour l'époque, avec entre autres des incrustations d'êtres minuscules ou de scintillantes fées convaincantes, et une maîtrise de la narration évidente. De quoi faire rêver les enfants de la fin des années 80... Moi en tout cas, qui adorais ce film.
Aujourd'hui, je serais évidemment moins enthousiaste, mais pas déçu pour autant, la magie fonctionne encore, notamment grâce à des paysages et une bande originale magnifiques, à l'image de l'ouverture du film. Et franchement, ces Nelwyns n'ont pas grand-chose à envier aux Hobbits, quoique nanisme n'est pas "liliputianisme". Willow, apprenti-sorcier candide et poli, ne souhaite d'abord pas recueillir le bébé des hommes que ses deux enfants ont trouvé au bord de la rivière. Il voudrait le laisser suivre son cours mais sa femme l'adopte immédiatement. Sauf que ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que ce petit d'homme n'est pas celui de la malédiction comme son peuple croit d'abord, mais la princesse dont la prophétie prétend qu'elle détrônera la terrible sorcière Bavmorda...
Les autres Nelwyns lui confieront donc la difficile tâche de ramener le bébé - déjà bon acteur ^^ - aux humains. Le peck Willow, armé d'un bout de bois prétendument magique et accompagné de quelques guerriers du village, croisera d'abord sur sa route, et dans une cage, un voleur fine-lame incarné par l'excellent Val Kilmer... Et puis des brownies plus à la bière qu'au chocolat et adeptes de la poudre des coeurs brisés, des fées, une sorcière "zoomorphée" à outrance, une magnifique rousse ne demandant qu'à quitter le côté obscur de la force, des trolls simiesques assez ridicules donc, et une hydre à deux têtes sortie de nulle part...
Bon, c'est clair que par moments c'est un peu n'importe quoi tout ça, notamment au cours de l'assaut du fort où l'aspect stratégique militaire semble avoir été totalement délaissé, tout comme le bivouac arrêté au pied du château ! Cela dit, le coup des porcs m'a beaucoup plu, et ce d'autant plus qu'il est techniquement réussi, tout comme la battle finale amusante et pas trop grand-guignol - quoique - se concluant sur une très bonne idée qui parvient à parfaitement boucler la boucle...
Plus globalement, en dehors de quelques situations amusantes surtout liées à un amour en apparence impossible, et quelques mini-vannes pas désagréables, les dialogues n'apportent pas grand-chose et ça reste assez basique sur le fond, pour ne pas dire manichéen. Il y aussi une scène un chouilla gore qui n'a pas vraiment sa place dans un film pour enfants, mais force est de constater que je ne me suis jamais vraiment ennuyé et que j'ai presque été ému à l'épilogue de ce Willow, qui pourtant n'est qu'un happy-end vu et revu... Une jolie émotion-souvenir très probablement.