La campagne de promotion de Willy 1er tend à faire oublier la violence sourde qui le traverse. Elle vend la « belle histoire », « le film qui deviendra nécessairement culte », la vague dimension autobiographique. Quatre jeunes réalisateurs accompagnent Daniel Vannet dans son devenir d’acteur. Celui qui fut jusqu’alors exploité par certains individus profitant de sa naïveté et de ses faiblesses – Daniel Vannet était illettré – a un jour décidé qu’il reprendrait sa vie en main. Sur le chemin de cette conversion, il apprend à lire et écrire avec l’association Mots et Merveilles. C’est en regardant un reportage sur l’illettrisme, diffusé dans le 13 heures de France 2, que les réalisateurs le découvriront. Après deux courts-métrages tournés en 2014 avec Daniel Vannet (Perraut, La Fontaine, mon cul ! et Ich bin eine Tata), l’équipe de réalisateurs projette de raconter son combat pour l’indépendance. Trajectoire de vie intime à « fictionner », la belle histoire est prête à conquérir le public. Tout cela n’aurait été qu’un drame édifiant, ou une comédie bienveillante, si l’intelligence créatrice des réalisateurs n’avait mis l’ensemble sur le chemin d’une comédie au fond noir. La fiction, imaginée à partir de quelques éléments de la vie de Daniel Vannet, raconte le passage de l’autre côté du cliché : quand Willy s’approprie son image clichée, quand il se moque d’autres clichés, quand le cliché disparaît enfin pour retrouver l’homme, ce roi en son propre royaume auto-proclamé envers et contre l’une ou l’autre micro-société, Willy 1er.
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