Toujours à l'affût du projet le plus frappé du ciboulot, Nicolas Cage revient en 2021 avec un nouveau long-métrage horrifique qui a pris son temps pour sortir. Écrit par un jeune débutant et réalisé par Kevin Lewis, auteur de petits DTV sans envergure, Willy's Wonderland nous embarque dans une folle nuit où un vagabond taciturne va devoir passer la nuit à récurer un centre de divertissement aux allures d'entrepôt désaffecté pour récupérer sa caisse en rade. Sauf qu'il est en réalité un appât pour des créatures voraces tout en animatronique...
Bon déjà, t'as un pitch monstre. Ensuite, t'as un Nicolas Coppola au top de sa forme. Mais tu sais pas comment mettre en scène tout ça Kevin ! T'es pas capable de dire à ton scénariste qu'il y a des lacunes, de développer un tant soit peu tes personnages, c'est pas très bon ça quand ton film vire au slasher avec des ados libidineux. T'es même pas foutu de nous foutre un plan nichon pendant une partie de jambes en l'air toute habillée ! Sérieusement... T'as un Nic Cage muet, plus renfrogné que jamais qui démastique de l'animatronique mais on sait pas pourquoi il boit autant de canettes d'energy drink de manière minutée, ni pourquoi il tient absolument à polir ce palace après avoir défoncé peu à peu la gueule des démons peluchés comme si de rien n'était.
T'as voulu faire un film décalé Kevin, soit. Mais faut quand même le bâtir cet univers décalé. Même dans les Police Squad c'était cohérent. En fait Kevin, le vrai souci c'est que t'as plein d'idées, un petit budget, mais tu arrives pas à mettre en scène. Tiens, ton découpage par exemple : tu passes d'une scène de bagarre à un plan où notre héros joue au flipper sans crier gare. Pendant tout le film. C'est re-lou. Il n'y a aucune cohérence dans ton produit. Aucun plan d'insert (et Dieu sait qu'il en manque terriblement). Du coup ton pitch est dingue mais on s'emmerde, lassés de voir les mêmes bastons mal cadrées et mal montées (vire ton monteur Kevin) à travers un scénario pas assez fendard et une mise en scène presque amatrice. À trop vouloir mélanger les genres sans en maîtriser un seul, ton Willy's Wonderland déçoit amèrement et ça fait mal de le dire.