Bienvenue chez nous ! Je suis Chuck E. Cheese parce qu'on va chanter nos chansons et danser ensemble ! Alors pendant que vous vous tortillez comme tous les Wiggles, vous devriez crier et crier ! Profitez du spectacle ! Yeah ! Yeah !
Willy's Wonderland de Kevin Lewis est un concept follement décalé sur un humour noir et gore centré autour d'un récit simple, grotesque et terriblement divertissant autour d'une idée farfelue mais efficace avec un héros d'action badass ( Nicolas Cage ) enfermé durant une nuit dans un Chuck E. Cheese's Pizza ( une chaîne de centres de divertissement et de restaurants américaine qui tire son nom de son principal personnage animatronique, Chuck E. Cheese, une souris anthropomorphe qui chante et interagit avec les clients ) pour enfants dans une mouvance pays des merveilles d'où son titre '' Wonderland '', dans lequel il va devoir affronter à lui seul dans une violence absolue un groupe d'animaux animatroniques démoniaques meurtriers. Une prémisse ridicule qui joue pleinement de cela dans une tentative jouissive et ringarde pleinement assumée ne faisant aucune tentative d'horreur effrayante malgré le concept totalement propice, pour pleinement ce concentrer autour d'un véritable délire malsain. Le concept des pantins animaux pour enfants symbolisé par le chef Chuck E. Cheese alias '' Willy ", une souris possédée par l'esprit d'un psychopathe accompagné par d'autres tarés : '' les Wiggles '', représentés par un gorille, une autruche, un crocodile et bien d'autres, est génial. Les costumes sont cool, les chansons enfantines qui accompagnent les monstres amènent une ambiance unique efficace. Le cadre du restaurant offre une conception ironique pour un bal de l'horreur avec des pièces à thèmes made in monde des merveilles qui confèrent un contraste idéal et amusant pour y déchaîner une animosité barbare et humour souvent balourd.
Si l'intention est bonne, techniquement c'est le gouffre ! Un sentiment nébuleux et chaotique de série Z se dégage de la réalisation qui utilise un montage scabreux pour ne pas dire dégueulasse, une caméra tremblante avec des plans douteux, un son approximatif et une colorisation blafarde qui nuisent énormément au délire mis en boîte. Les nombreux zooms en avant et en arrière durant les confrontations sont mal fichus apportant une perspective moins centré sur les scènes de combat façonnant un tout extrêmement maladroit, branlant et fade, où il est parfois difficile de discerner exactement ce qui se passe à l'image. Un comble pour un film qui justement base tout son intérêt dans les affrontements entre son héros et les monstres. Le manque de budget et de talent se dégage de cette réalisation catastrophique. Côté rythme ça avance très vite et on ne s'ennuie pas. On en vient très rapidement à l'essentiel tout en apportant un semblant d'explications satisfaisantes via un aperçu en flashbacks des raisons pour lesquelles des mannequins animaliers pour enfants massacrent des innocents. La composition musicale d'Émoi est plutôt cool avec des bons titres pas toujours très bien employées dans le long-métrage.
Nicolas Cage en tant qu'homme à tout faire dont on ignore le nom jusqu'à son identité et son passé est difficilement définissable tant il prend à contre-pied. Le comédien incarne un dur à cuire muet qui après un incident avec sa voiture se retrouve à devoir travailler durant une nuit en tant que nettoyeur restaurateur dans un Chuck E. Cheese's Pizza abandonné, en échange de quoi on accepte de payer les frais de réparation pour son auto. Seulement, la manœuvre est un piège, puisque celui-ci est envoyé dans le but d'être sacrifié en pâture aux monstres qui ont passé un pacte avec les villageois en échange de quoi ils ne touchent pas à la populace. Avec le personnage de Nicolas Cage ce qui est à la fois déroutant et génial c'est la manière dont il accepte sans broncher et sans peur de se retrouver confronté à des monstres qu'il affronte avec vigueur, rage et détermination dans un déluge de violence sanglante/huileuse, pour juste après reprendre sa tâche de nettoyage comme si de rien n'était. Une nuit de folie ayant un goût de routine pour Cage qui impassible et imperturbable s'acquitte de sa tâche comme un bon concierge réglé comme une horloge avec des temps de pauses chronométrés durant lesquelles il s'enfile une boisson gazeuse et joue au flipper. À chaque reprise il se retrouve confronté à un autre monstre qu'il défouraille violemment au point de se retrouver continuellement aspergé de sang, changeant à chaque fois aussitôt de tee-shirt Wonderland pour mieux reprendre son train de vie. Un jour comme un autre. Ce qui est amusant c'est que finalement la proie devient le chasseur et les chasseurs deviennent le gibier. Ce n'est pas Nicolas Cage qui est enfermé dans le restaurant avec les monstres, ce sont les monstres qui sont enfermés avec lui. Nicolas Cage est cool dans ce rôle !
Le reste de la distribution est totalement oubliable, jouant sur les plus gros clichés du genre avec casting d'adolescents totalement osef. Un groupe de jeunes composés d'idiots dont la seule utilité est de venir nourrir les créatures. On retiendra seulement la bimbo en chaleur dont la seule utilité est d'exister le spectateur en montrant son cul en grimpant à une échelle et lors d'une partie de sexe qui pue la simulation. En clair, ils méritent tous de mourir et ce n'est pas une grande perte.
CONCLUSION :
Willy's Wonderland de Kevin Lewis est un film de série Z farfelu, ringard et divertissant dont le seul intérêt réside dans le fait de voir Nicolas Cage défoncer de manière imperturbable des monstres ( plutôt bien fichu ) de l'univers Chuck E. Cheese's Pizza. Un contraste délirant avec quelques aperçus de gore amusants qui aurait mérité plus de moments jouissifs. Seulement la réalisation catastrophique lorgnant vers l'amateurisme rend caduques toutes tentatives de réussites, et ce n'est pas le casting secondaire d'une médiocrité affligeante qui va rehausser le tout. Heureusement, le concept reste sympa et Cage est là pour assurer un minimum le spectacle.
Une oeuvre qui aurait pu être géniale avec plus de moyens et de talents aux commandes mais qui se révèle finalement n'être qu'un film moyen.
Le spectacle le plus festif que vous verrez. Nous voulons toujours vous voir et toujours heureux que vous soyez venu faire partie de notre scène centrale avec Chuck E. Cheese ! Le spectacle de fête sur terre ! Vous êtes maintenant nos superstars !