Et voici donc pour le dernier film de la trilogie (officieuse) de Sheridan (qui a co-écrit Sicario et Hell or High Water ) se penchant sur des aspects humains et sociétaux des USA.
Bien que proche du contemplatif, ce film a une épaisseur, une présence très forte. On évite les lieux communs des thrillers avec une enquête pas si compliquée quand on veut bien se donner la peine. N'est-ce d'ailleurs pas là au final le propos même du film (cf. ligne d'intro et de fin) ?
Renner, Olsen et Greene sont au top en terme d'interprétation sans surjeu et sans tomber dans les travers du genre avec une équipe qui n'a pas vocation à devenir soudée, juste à atteindre leur but. La musique accompagne le tout de façon discrète, comme une légère brise, et pourtant suffit à donner corps au tout lorsqu'il le faut.
Je passe sur la réal et la photographie, c'est du tout bon. Quant au rythme, je peine à comprendre comment un film qui semble si lent s'est trouvé en fait être très tendu au visionnage.
Wind River prouve ici encore qu'en laissant le temps aux interractions et aux choix des personnages, on est pas obligé de combler les mètres de pellicule avec des explosions. Les rares moments d'actions sont aussi inattendus que percutants, juste ce qu'il faut pour ne pas briser cette atmosphère de mort lente et à l'affût qui se tapie derrière chaque flocon du film.
Un bon thriller donc qui me laisse un souvenir aussi marquant que Sicario l'avait fait.