Comme dit le titre de ce chapitre, nous y faisons connaissance avec quelques abeilles suspectes et par conséquent avec la gloutonnerie sans borne de l'ourson Winnie mais surtout du génie du réalisateur et de son univers en deux dimensions : forêt magique où l'on vit sans souci du lendemain, féerique où l'on passe son temps à composer des chansons un peu folles pour chanter sa joie de vivre ou se sortir des dards d'abeilles très énervées...
La fantaisie et l'imagination règnent en maître et la réalisation et l'animation sont parfaitement adaptées au monde intérieur de cette boule de poils aussi sympathique qu'elle est égoïste, résistante aux chocs extérieurs et terriblement humaine ?
Les adresses aux spectateurs et la théâtralité latentes créent un univers double où l'humour se glisse sans discontinuer.
Doublés par des acteurs russes célèbres de l'époque, les personnages ont dès le début ce caractère établi par la voix qui les rend presque mythiques. Porcinet dans un cri étranglé de peur nous donne toute la mesure de l'attachement qu'il a pour la présence de son ami.
Les monologues pleins de sophismes ou les dialogues pleins de jeux de cache-cache avec la réalité achèvent de porter ce premier Vinni-Puh russe sur les sommets non seulement du genre mais de l'art cinématographique tout entier.
Et un tissage musique/dialogue des plus remarquables pour couronner le tout et le hisser en haut des arbres, là où coule le miel des chefs d'œuvre.