La volonté est de réaliser une somnolence, celle du personnage qui, au début du film est embarqué et ivre dans un train lent par une nuit glaciale . Maddin s 'applique a rendre cette sensation, que nous connaissons tous, du demi sommeil, quand notre cerveau est, comme un chien trop longtemps confiné, lâché et part en courant dans tous les sens ! C'est un songe Russe ! Filmé et monté comme un « Cuirassé Potemkine » d' Eisenstein ! L'esthétisme aussi et Russe, tout comme cette mélancolie éthylique, cette pulsion de partir loin des glaces et des caresses neigeuses. C'est un film de solitude et d'hiver, un partage intime qu'il faut aborder comme tel. C'est très beau, c'est révolté, c'est abasourdi par le temps disparu, c'est un soir Maddin débraillé, bourré de whisky qui traverse ses marécages de regrets. C'est du grand cinéma a aborder en sachant ou l'on va ! Passer une heure et demi avec un homme, un grand poète de l'image qui parle de sa vie ; quand elle était jeune.