Winter Break
7.3
Winter Break

Film de Alexander Payne (2023)

Durant l'hiver 1970, un professeur d'histoire à la mauvaise réputation doit rester sur le campus le temps des fêtes de fin d'année en compagnie de plusieurs élèves qui ne peuvent pas rentrer chez eux à cause de la neige et de la cuisinière, encore meurtrie par la disparition de son fils au Vietnam. Il ne restera plus qu'un seul élève restant sur place et les crois personnes restantes vont apprendre à se connaître davantage le temps des vacances.


Après l'énorme échec critique et public de Downsizing, Alexander Payne aura attendu six longues années avant de proposer un nouveau film où il retrouve Paul Giamatti, vingt ans après Sideways. Là, c'est une patine visuelle tellement marquée qu'on croirait vraiment qu'il a été tourné en 1970. Entre les crédits d'ouverture vintage, les nombreux fondus enchaînés, le son en mono, le format 1:66, le grain sur l'image, la musique d'époque qui reprend même Cat Stevens, c'est impressionnant de fidélité. Pour tout dire, j'ai même pensé au cinéma de Hal Ashby, dont Alexander Payne est un grand fan, dans ce côté cynique qu'ont les personnages, car les trois acteurs principaux sont formidables. C'est un pléonasme en parlant de Paul Giamatti, mais Da'Vine Joy Randolph est très touchante dans son expression rentrée, où elle aurait envie de hurler sa douleur tout en restant d'une grande dignité. Quant à Dominic Sessa, qui n'avait jamais été devant la caméra, il explose tout pour ses débuts en créant un personnage d'élève rebelle, mais dont les failles, concernant son père en particulier, le rendent plus intéressant que sa première apparition. C'est le portrait classique d'un prof et de son élève qui vont apprendre à se connaitre en allant plus loin que leurs oppositions, mais ça marche du tonnerre, et pour parler de la mise en scène, elle est aussi très inspirée des 70's, je la trouve sublime, car on sent qu'il n'y a pas un pet de gras malgré les plus de deux heures. D'ailleurs, autre hommage à cette époque, le duo va aller au cinéma pour découvrir Little Big Man.


En tout cas, j'ai eu un grand plaisir à découvrir ce film, qui ne révolution rien dans le fond mais qui est à la fois une ode à Hal Ashby et à cette époque, mais aussi une belle histoire d'amitié qui ne dit pas son nom.

Boubakar
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le 29 déc. 2023

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