Preux qui restent
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C'est vraiment le grand retour en forme d'Alexander Payne, son meilleur film depuis Sideways et Paul Giamatti (déjà à l'affiche de Sideways) n'y est pas pour rien. Alexander Payne s'est complètement transcendé et vient sans aucun doute de réaliser l'un de ses meilleurs films ! Quant à Paul Giamatti, il est extraordinaire et les autres comédiens (Dominic Sessa et Da'Vine Joy Randolph en têtes d'affiche) sont au diapason.
Nous sommes en 1970, en plein hivers et alors que la plupart des étudiants rentrent chez eux pour passer les fêtes de Noël en famille, le jeune Angus Tully (Dominic Sessa) reste coincé à l'université, parce que ses parents (sa mère et son beau père) ont décidé de passer leur lune de miel en amoureux, sans lui. Angus et ses camardes d'infortune sont supervisés/surveillés par le professeur cynique Paul Hunham (Paul Giamatti) et la cuisinière au cœur tendre Mary (Da'Vine Joy Randolph). On va alors suivre ce trio durant les deux semaines des fêtes de fin d'année.
Alexander Payne est le roi de la comédie dramatique étrangement réconfortante. Dans tous ses films, il aime mélanger les émotions, naviguant entre le drame, l'humour et les réflexions philosophiques, parfois dans la même scène, c'est sa marque de fabrique ! Il est surtout connu pour Sideways (le film qui l'a révélé au grand public) et pour The Descendants (une légère déception pour ma part), mais il ne faudrait pas oublier Election dont le scénario se focalise également sur les rapports conflictuels entre un professeur (Matthew Broderick) et son élève (Reese Witherspoon). Et ce n'est certainement pas un hasard si ses deux films les plus réussis (Election et donc Winter Break) ont pour toile de fond l'université, Alexander Payne étant lui même universitaire (diplômé d'histoire et de littérature espagnole).
Quel plaisir de retrouver Alexander Payne et Paul Giamatti en grande forme, réunis à nouveau, presque 20 ans aprés Sideways. On retrouve ce cinéma si atypique, où on passe en un instant du rire à la grosse larme. En ce sens, le jeu de Paul Giamatti est formidable, il exprime si bien l'ambivalence des sentiments. Il y a en lui toute cette douceur et en même temps cette froideur, qui en font un personnage bien plus complexe qu'il n'y parait et tellement humain. L'alchimie entre Paul Giamatti et Dominic Sessa est évidente, incarnant deux personnages amochés par la vie, mais qui vont pourvoir s'épauler l'un et l'autre. Pour le professeur, c'est l'occasion de se racheter pour tout ce qu'il a raté (ou pas fait) durant sa vie, en aidant ce jeune un peu paumé mais avec un gros potentiel. En ce sens, Winter Break ressemble beaucoup au Cercle des poètes disparus et à Will Hunting, des feel-good movie à la fois tristes et curieusement réconfortants.
Avec Winter Break, on passe par toutes les émotions. Le couple Paul Giamatti et Dominic Sessa est terriblement attachant et même Da'Vine Joy Randolph est très touchante. Winter Break, c'est atypique, c'est surprenant, c'est le parfait feel-good movie pour Noël !
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Créée
le 19 janv. 2024
Modifiée
le 19 janv. 2024
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