Preux qui restent
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Capra déifié avec son cinéma populaire et populiste, une invraisemblance chronique, une naïveté pathétique, dont La vie est belle est l’exemple le plus connu, a enfermé le genre du film de Noël dans une simplicité assumée dont le peuple raffole. Le récent The Fabelmans, dont l’histoire se déroule en partie à l’école et qu’on a essayé de rapprocher de Winter Break en raison d’un soi-disant refus du mainstream, poursuit fièrement à sa manière la médiocrité pré-adulte qu’avale sans réfléchir un public a l'esprit de plus en plus court. Heureusement que des films comme Winter break sont là pour réhabiliter l’Amérique.
Alexander Payne, à l’image de son protagoniste Paul Hunman, l'acariâtre professeur d'histoire Antique, a préféré rester fidèle à ses principes plutôt que céder aux sirènes du dollar : pas de héros mais des anti-héros, pas de miracle mais la dureté de la vie, pas de mièvrerie ni d’égotisme mais de l’humanisme pur, pas de simplisme ni de manichéisme mais de la nuance et du complexe. On pourrait ajouter pas de gags lourdauds ni de blagues douteuses mais un rire intelligent et un humour caustique.
Ses dialogues sont toujours parfaitement écrits, sans un mot de trop, l’équilibre est totalement maîtrisé entre rire, tendresse, empathie ou antipathie, le scénario sait se muer, surprendre et ouvrir de nouvelles portes, les personnages, au portrait riche de subtilités, sont très bien écrits, les rapports entre eux sont très justes et tendent vers une harmonie qui relèvent de la grâce, les acteurs sont tous excellents et parfaitement dirigés, que ce soit le trio de laissés-pour-compte au centre de l’histoire comme les nombreux personnages secondaires, et enfin sans faire de polémique Payne dénonce l’hypocrisie de Noël et ses faux sentiments passagers, les inégalités sociales, raciales, économiques et politiques, bref les travers d’une Amérique qu’il ne montre pas sous un angle idyllique mais qui ne perd pas la foi ni l’espoir en l’Homme, devenant même héroïque lorsqu’elle se sacrifie pour les générations futures.
Sans une once de religiosité, de discours convenu, de messages fallacieux ni de didactisme pompeux, Payne met au centre de Winter Break des valeurs comme la solidarité, le partage, l’empathie, l’amour et le sacrifice qui réconcilient une Amérique divisée emmurée dans l’individualisme. Une belle leçon d'humanisme.
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Créée
le 24 juil. 2024
Critique lue 14 fois
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