Expérience sensorielle inconfortable

Emil et Johan travaillent dans une carrière de calcaire. Pour arrondir ses fins de mois, Emil vend aux mineurs l'alcool frelaté qu’il fabrique. Les relations entre les protagonistes changent lorsque l'alcool préparé par Emil serait à l'origine de l'empoisonnement de l’un d’entre eux.

Winter Brothers est une co-production dano-finlandaise. Il s'agit du premier long métrage de Hlynur Pálmason, réalisateur issu des arts visuels.
Son film s'avère être une expérience sensorielle et organique (sonore et visuelle) assez inconfortable pour le spectateur. Le cadre de l'histoire est une carrière de calcaire dans laquelle travaillent 2 frères.
Emil fabrique de l'alcool frelaté qu'il vend sous le manteau à ses collègues. L'un d'entre eux tombe malade et meurt. Dans le même temps, Emil supporte mal que son frère se rapproche d'Anna pour qui il a le béguin.

Winter brothers est un exercice de style étrange. Lors de la projection, le spectateur a le sentiment que le réalisateur veut le malmener sur le plan sonore (musique industrielle) et visuel (images montrant les mineurs travaillant dans les ténèbres des mines, corps blanchis par le calcaire, luttes fratricides dans le plus "simple appareil" des 2 frères...). Ces personnages qui évoluent dans l'univers hostile des mines de calcaire mènent une vie de damnés. Et le premier d'entre eux, c'est tout de même Emil, bouilleur de cru amateur à la fois lunaire, glauque et imprévisible.

J'ai personnellement été assez vite lassé par la réalisation. En effet, le script narratif est tellement chaotique et anarchique que l'on perd vite le fil de l'intrigue. Bien que le film ne fasse que 92 minutes, le temps m'a semblé bien long d'autant plus que Winter brothers contient son lot de séquences anecdotiques... Le film raconte une histoire originale mais on a le sentiment que le réalisateur souhaite faire primer la forme de l'histoire sur le fond, les différentes scènes manquent de fil conducteur. On observe un parallélisme parfait entre les des séquences introductive et conclusive du film.

Ma note: 4/10