La faible note attribuée à Wishman sur IMDB est assez saisissante : 1,6 sur 10 avec 453 votes à l’heure où je vous écris. 334 personnes lui ont attribué un 1. Les trois quart des personnes sur le site ont donc estimé que le film ne valait pas plus que la pire note possible. Et je ne suis pas loin de rejoindre leur avis.
Basie vit de ce qu’il trouve dans les poubelles. Il a bon fond et est apprécié de toutes les personnes qui gravitent autour de lui. Chaque matin, il croise son regard avec celui d’une jeune femme dans une belle maison. Un jour, il découvre au milieu des déchets un étrange homme qui prétend être un génie. Depuis trop longtemps enfermé, il a été réveillé la veille et en a profité pour bien s’amuser. Mais il ne retrouve plus sa lampe, et sans elle il disparaîtra. Basie va tenter de l’aider et le génie va l’aider à se rapprocher de cette belle inconnue.
Disons-le franchement, Wishman est cruche. Il est d’abord cul-cul : cette femme est retenue parce qu’elle possède de l’argent que des méchantes personnes de la haute-bourgeoisie convoitent. Ils la maintiennent dans un état de simplicité intellectuelle qui les arrange, qu’ils sont méchants. Basie sera donc son sauveur, mais il traîne un peu : ça fait 12 ans que leurs regards se croisent, jour après jour. Et il n’a jamais rien fait. Un tel amour, c’est tellement beau, cette princesse moderne qui attend son sauveur, à moins qu’il ne s’agisse que de lâcheté, finalement.
Quand à notre brave génie, il ne doit pas abuser de ses pouvoirs sous peine de disparaître trop vite. Mais vu qu’il a le cœur sur la main, il va en faire trop. Parmi tous les acteurs assez peu impliqués, c’est lui qu’on remarque le plus. Avec tous ses grands gestes, lents et amples, il ressemble à Mr Propre en plus efféminé. Il est sensé dépérir, il donne l’impression d’être en pleine dépression. La recherche de sa loupiote donnera quelques scènes assez improbables, telles que le cambriolage de la galerie d’art à la tronçonneuse ou l’utilisation d’un hélicoptère anti-émeutes muni de missiles, carrément.
Car Wishman est gênant dans ses bons sentiments mais aussi dans son humour. Il cumule les blagues éculées, déjà vues ailleurs, comme le nom juif écorché, les serviteurs qui se disputent dans leurs langues ou le vétéran du Vietnam qui s’est pris une balle dans les fesses pour tout état de service. Il n’hésite pas à appuyer sur des références lourdingues, comme cette blague épuisante sur Betty Ford à chaque plaisanterie sur l’alcool. La blague n’a même pas été adaptée pour le doublage français alors qu’elle est incompréhensible pour nous autres. Betty Ford, épouse du président Ford, a été alcoolique et a crée un centre de désintoxication, voilà. Ce n’est pas une raison pour la sortir à chaque fois.
Si la réalisation n’a rien pour elle, le cas de la musique est encore pire, une horreur pour les oreilles, le plus cliché possible. Elle fait penser aux mélodies sirupeuses (pour l’émotion) et à celles mollement plus énervées (pour l’action) abonnées aux téléfilms de l’après-midi.
Et j’ai bien cru que le film avait été produit pour la télévision. Cela aurait pu expliquer ses grands sentiments, cette histoire d’amour retenu, ces petits gens qui s’opposent aux méchants bourgeois, avec un petit peu de magie pour ne pas trop endormir la ménagère. Mais non, le film est bien sorti au cinéma. Il semble même être sorti en Hongrie 9 mois avant le sol américain, ce qui pourrait suggérer une réticence des producteurs à le proposer. Toujours selon IMDB, il aurait remporté 900$ au box-office dans quelques salles, une belle gamelle. Toutes mes condoléances aux personnes qui lui ont donné sa chance à l’époque.