Roman de Jim Harrison paru en 1971 -Wolf, False Memors- il devient film sous l'impulsion de son ami de longue date -Jack Nicholson- après 12 ans d'atermoiements divers.
Après le choix de Mike Nichols en tant que réalisateur (Kubrick aurait été approché, mais il ne trouva pas le projet intéressant), celui-ci fit des pieds et des mains pour obtenir la participation de Mia Farrow dans le rôle de Laura Alden, mais celle-ci étant en plein procès contre Woody Allen, la production préféra opter pour Michelle Pfeiffer, après le refus catégorique de Sharon Stone.
Pfeiffer retrouva donc son partenaire de The Witches of Eastwick et le tournage put commencer. Mais en court de route, Jim Harrison s'accrocha violemment avec Nichols, quand à l'orientation du film. L'écrivain était fort mécontent quand à l'illustration de son roman et décida qu'Hollywood n'était désormais plus pour lui.
Le film prit du retard à cause de projections-test désastreuses quant au troisième acte et la production dû en retourner les scènes.
Qu'en est-il réellement de ce Wolf?
Sorte d'hommage aux films de loup-garous d'antan ( Curse of the Werewolf, 1961/The Wolfman, 1941), le métrage de Nichols nous présente Will Randall -directeur d'édition- qui après s'être fait mordre par un loup, commencera une lente métamorphose qu'il tentera de contenir par amour. En pure perte, cela va de soi...
Il est ironique de constater que la plus grande faiblesse de ce film se situe...lors du troisième acte, justement. Je n'ose imaginer ce que la fin originale avait de pire que celle-ci...
Bref, après les deux premiers actes très intéressant -et offrant ainsi une excellente prestation de Nicholson, au faciès adéquat- (bien que plombé par un loup animatronique lamentable, pourtant crédité à Tom Woodruff et Alec Mc Gillis, le tandem en charge des Aliens depuis le film de Cameron) ainsi que de solides seconds rôles tel James Spader, on s'enfonce dans un combat entre les deux "Wolfmen" filmé au ralenti, aux cascadeurs mal grimés et trop visibles, amenant à une fin courue d'avance.
Reste donc une vision intéressante du monde de l'édition, les changements comportementaux de Nicholson au fur et à mesure de la progression de "la bête en lui" et une bien belle partition d'Ennio Morricone -remplaçant un John Williams lassé des retards incessants de la production- qui apporte une dimension "mythique" bienvenue.
Donc pour résumer, ma note est une synthèse du bon -acte 1 et 2- et du mauvais -3eme acte. Ce qui donne un 5+2.
Dommage, ça aurait pu être un futur classique...