Haters gonna hate

Oui c’est mièvre. Oui ce sont des leçons de vie faciles. Oui c’est très tire-larmes.

Mais p*tain ce que ça fait du bien et ce qu’on en a besoin de pleurer facilement devant une belle histoire pleine d’espoir sur la tolérance et sur le fait de voir plus loin que son nez et apprécier les autres, être bon. Ça paraît très bête mais c’est comme les speechs sur le fait que l’amour est plus fort que tout. On est gêné et on glousse parce que c’est « trop ridicule ». Mais en même temps .... C’est pas un peu vrai ? Me sortez pas que c’est l’argent, bande de rageux. Laissez moi rêver. Le cinéma c'est fait pour ça aussi. Faire rêver, transmettre des idées, même les plus simples. Et je vous ferais remarquer que ces belles leçons sur la tolérance ne sont pas si connues de tous, donc ce n'est pas si idiot après tout.

Ce qu’on peut dire par contre, c’est que c'est la mise en scène qui est simple et convenue. Elle aurait pu être magique, notamment en exploitant l’amour d’Auggie pour l’espace. J’ai beaucoup aimé ses phases imaginaires vraiment drôles avec Chewbacca ou lui en cosmonaute, qui auraient pu être plus exploitées. Comme toute la métaphore de l’espace, notamment avec la comparaison entre Auggie et le soleil et tout tourne autour de lui, qui est d'ailleurs bien remis en cause dans le film, à travers Via.
Je ne suis pas très convaincue de l’idée qu’on prenne le point de vue d’autres personnages, qu’on abandonne d’ailleurs rapidement et qu’on reprend maladroitement par la suite. Ce n’est pas si bien exploité. Mais ils prennent leur sens à la fin lorsque Auggie se dit que si nous avions le point de vue de tout le monde, les standing ovations seraient sans doute plus communes. Je comprends et j’ai finalement apprécié qu’on sorte de son point de vue pour montrer d’autres humains essayant de faire ce qu’ils peuvent avec ce que la vie leur donne, mais je ne sais pas si c’était réellement nécessaire et pour le coup, ça peut faire leçon de morale Oui Oui ou Bisounours.

Julia Roberts est toujours aussi merveilleusement expressive et j’aime quand elle est dans l’émotion donc ses speechs larmoyants : j’adore. Owen Wilson joue le père rigolo, pas très original dans sa carrière mais en même temps ça lui va bien. Jacob est juste à croquer, je l’ai trouvé juste et nettement au dessus des autres comédiens enfants, et j’avais envie de lui faire des câlins. Je me calme. Izabela (Via) joue un personnage touchant dans sa relation avec son frère, et on s’identifie facilement par rapport à son besoin d’être aussi remarquée. J’ai aimé qu’elle ose dire à Auggie que tout ne tourne pas autour de lui (rappel du système solaire tout ça), mais son histoire d’ « ado » reste moins intéressante. Même si certains personnages peuvent être clichés (le "bully" et ses parents, l'adolescente qui change pour être appréciée, le gosse qui ne sait pas ce qu'il faut choisir entre popularité et amitié), il y a du vrai, pas dans le sens "reconstitution du réel", mais dans ce que ça dit sur l'humain.

Certains détesteront cet espoir « bidon » et ces bons sentiments. Et je suis bien triste pour eux.
Parce que oui j’ai été attendrie. Oui j’ai ri (alors que c'est classé comme un "drame") et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps avec joie. Oui c’est un feel good movie qu’on a tous besoin de voir.

Bisou(nours).