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Au train où ça va, on se dit que Wonder Wheels pourrait bien être le dernier film de Woody Allen sans que son auteur ait vraiment prévu les choses comme ça. La déferlante post Wenstein n’en finissant pas de faire des dégâts à Hollywood, Woody Allen, avec son passif, risque bien d’en pâtir lui aussi. Quoi qu’il en soit, on appréciera ce (dernier ?) film pour admirer le savoir-faire du vieux Woody quand il s’agit de raconter les problèmes de couples de nos contemporains.
Cette fois Woody Allen a choisi comme décor les années 50, Coney Island, sa plage, son parc d’attraction, dans un dispositif très théâtral, tant dans la mise en scène que dans les décors, avec ses lumières colorées criardes qui donnent le ton à cette histoire de femme au bord de la crise de nerfs... une mère de famille éprise de son jeune et bel amant (Justin Timberlake), à l'étroit dans son appartement, coincée entre son mari alcoolique et violent, son enfant pyromane et sa belle-fille !
Dans les récents films de Woody Allen, C’est à Blue Jasmine auquel on pense en premier, surtout pour la ressemblance entre le personnage de Kate Winslet et celui de Cate Blanchett, pour la fragilité et la profonde mélancolie qui se dégage de ces deux femmes perdues et en recherche d’amour effrénée.
Même si le cinéma de Woody Allen ne recèle plus aucune surprise pour nous, ce film se laisse regarder, évidemment pour Kate Winslet, bouleversante de bout en bout, comme prisonnière de sa condition et de sa jalousie, condamnée à finir serveuse dans son bar, mais aussi pour le côté "mélo", "film noir" plutôt réussi... même si ça n’atteint jamais la profondeur d’un film de Todd Haynes.