Nous étions arrivés à un point qu’une séance d’un film de Woody Allen était une obligation. Le cinéphile en nous se souvient de ses grands films mais était désormais déçu de ses farces qui ne reposaient que sur la prestation des acteurs. C’est avec une grande surprise que Wonder Wheel s’avère être une œuvre brillante. Plongé dans les années cinquante dans le parc d’attraction Coney Island, Wonder Wheel raconte le destin de quatre personnages. Kate Winsley est une ex-comédienne devenue serveuse, qui a repris sa vie en main au dépend de son bonheur en se mariant avec un homme bon mais violent lorsque l’alcool pointe le bout de son nez. Carolina, la fille de ce dernier, refait surface après cinq années d’absences et annonce que sa vie est mise en jeu suite à sa rupture avec un gangster. Non loin de là, Justin Timberlake est un maître-nageur qui va s’enticher de l’une, puis de l’autre femme. Entre dramaturgie et film noir, le film dresse des portraits justes et complexes. L’utilisation de la lumière est à couper le souffle et la reconstitution des moindres détails des décors sont bluffant. Si Justin Timberlake et Juno Temple livrent une prestation plus que méritante, c’est Kate Winslet qui nous éblouie par son jeu lunatique et expressif. N’oublions pas non plus James Belushi qui, dans son rôle de mari, impose un mélange d’émotions captivant. Exception faite de Blue Jasmine en 2013, Woody Allen n’avait fait que nous décevoir depuis Vicky Cristina Barcelona en 2008. Si sa vie personnelle est tourmentée par des scandales sexuels, le cinéaste signe un retour nostalgique et audacieux au cinéma.