Avec l'ampleur du succès de son Wonder Woman, surfant sur un féminisme tout aussi bête que soldé, Patty Jenkins est devenue la reine du pétrole chez Warner.


Sauf qu'avec Wonder Woman 1984, Patty Jenkins semble s'être juré de creuser plus profond encore pour en trouver.


Il y aura donc de quoi regretter, malgré la lourdeur du message woke convoqué, la naïveté et la candeur de l'original. Lui qui offrait au moins quelques scènes d'action vraiment sympas, dont une tirait partie de la force mythologique de la super héroïne, ainsi qu'un méchant appréciable mais honteusement sous-exploité : le Docteur Poison.


Car Patty Jenkins semble partir du principe que son approche du personnage a été légitimée par les dollars amassés et que peu importe la qualité de la suite, elle ne pourra que faire coup double.


Comment expliquer autrement ce scénario bouffi et étalé sur plus de deux heures trente, sans queue ni tête et rempli de trous béants et auquel elle a pourtant participé ? Ou encore ces profanations, bien sûr présentées comme des hommages, du Superman de Richard Donner ?


Comment expliquer autrement que la naïveté et la candeur laissent la place à un sentiment d'auto-satisfaction, voire de cynisme assez hallucinant quant à ce qu'on ose nous mettre sous le nez ?


Comment expliquer autrement ce rythme défaillant, ces enjeux traités par dessous la jambe et cette constance dans la défaillance ?


Oui, il y aura un propos proche du conte. Un final plutôt original, du moins sur le papier, ou quelques maigres scènes plutôt bien troussées dès qu'il s'agit de faire passer les sentiments moins factices de Diana Prince. Et une jolie armure dorée, mais que l'on ne verra que cinq minutes à l'écran, soit le temps qu'il faut pour en mettre en pièce les ailes, puis pour s'en débarrasser parce que des ailes comme cela, finalement, c'est pas pratique en plein combat.


Mais à côté de cela, il y aura surtout l'embarras de la première apparition de Barbara Minerva, qui provoquera un sentiment intense de gêne, tant Patty Jenkins confond naïveté et crétinerie insondable, et qui lorgnera en plus du côté de Selina Kyle. Il paraît que quand ça ose tout, c'est à cela qu'on les reconnait...


Dans le même registre, il y aura cette première scène d'action dans la galerie commerciale, que l'on jurerait être adaptée, par son simplisme, de Super Friends, l'antique dessin animé des années 70, alors que Patty Jenkins voulait sans doute se mesurer au Spider-Man de Sam Raimi...


Et que dire de Diego Pascal, pris en flagrant délit de surjeu qui a tout du consternant ? Ou du pauvre Chris Pine, dont le retour a toutes les allures de l'astuce rance digne de Ghost Whisperer ? Rassurez-vous, il sera t transformé cette fois-ci par la grâce de la non-écriture de son rôle en imbécile heureux dont on peut se foutre en toute liberté.


Et quand, pour appuyer le message féministe, Patty Jenkins choisit de filmer une rue sombre où absolument tous les sales prédateurs mâles que croise Barbara Minerva décident de la harceler, on croirait presque être plongé dans une quelconque parodie d'un spot de prévention du Service Public... Preuve que les femmes peuvent, elles aussi, se montrer lourdingues parfois.


Dire que c'est aussi la dèche du côté des scènes d'action, enfin, ne pourra que faire frémir pour ce type de production, mais Jenkins réussit l'exploit de les torcher avec une inanité qui confine au sublime, surtout que la meilleure d'entre elles... Ouvre l'oeuvre sur l'île de Themiscyra. Et si le final promettait un soupçon d'originalité, celui-ci sera littéralement torpillé le temps d'un monologue digne des élucubrations d'une aspirante Miss France sous crack...


Autant de cynisme, de suffisance et de je m'en foutisme étalés à l'écran ne pourront que révolter et faire regretter les trente sacs du steelbook blu ray investis, parce que le masqué, de manière naïve, gardait un peu de foi en l'humanité et sa capacité à s'améliorer.


Au contraire, Wonder Woman 1984 lui a rappelé que ce devait sans doute être une année à oublier...


Behind_the_Mask, qui invite toutes les filles à venir voir son futon.

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le 23 juin 2021

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