Si le premier "Wonder Woman" de 2017 n'a jamais fait partie pour moi du haut du panier des films de super-héros DC/Marvel, je trouve pour autant qu'il reste un divertissement tout à fait correct, pas passionnant, pas hyper original, mais de quoi passer une bonne soirée détente devant un film d'aventure/action. Les raisons principales étant le contexte 14-18, qui me plait bien et Gal Gadot assez convaincante dans le rôle principal.
Sans espérer particulièrement de ce nouvel opus, j'en attendais au moins une qualité équivalente. Mais on est loin... loin de là.
Le film démarre avec une séquence flash-back sur la jeunesse de Diana. Séquence un peu gratuite tant elle trouve peu d'écho dans la suite du film, mais elle en reste tout de même peut être la meilleure scène, tant la suite est un enchainement de déceptions.
Attention, je "spoile"...
Premier problème : Nous rendre Diana, pas spécialement sympathique.
On est en 1984 et on découvre une Diana qui -66 ans après la mort de Steve Trevor- n'arrive pas à tourner la page, n'a jamais su ressentir le moindre amour pour quiconque depuis et passe ses soirées seule à la terrasse des restos à se lamenter sur son sort. 66 ans après !
A moins d'être ado et de croire encore à l'Amour unique qu'on ne croisera qu'une seule fois dans sa vie.. je trouve soit cette idée assez ridicule, soit elle nous présente une Diana particulièrement immature qui n'a su évoluer et continuer à vivre malgré une expérience (une longueur) de vie supposément sur-humaine.
Second problème, et c'est le principal : Un scénario extrêmement banal, sans grand intérêt.
On a affaire au thème classique du génie malfaisant dont les vœux s'accompagnent toujours d'une face sombre, d'un cher prix à payer. L'idée n'est vraiment pas nouvelle.
On pourrait ressentir un léger frémissement de suspense dans la présence mystérieuse d'un dieu caché derrière tout ça... mais là aussi, le film ira droit à la réponse la plus banale : Le dieu du mensonge ! (ah oui !.. il ment aux gens, donc c'est... le dieu du mensonge. voilà voilà).
Signe d'un film qui ne sait pas créer de nouveaux enjeux et qui a besoin d'aller les chercher en 14-18, le retour de Steve Trevor parait aussi absurde d'autant qu'il ne semble jamais vraiment à sa place... (ou devrais je dire trop rapidement, trop facilement à sa place) : passé les quelques blagues sur une oeuvre d'art contemporaine et autres... le pilote semble accepter très rapidement ce nouveau monde moderne dans lequel il ne connait pourtant rien.
Enfin rien de grave... puisque sa phénoménale capacité d'adaptation lui permet de savoir immédiatement piloter un avion de chasse, grâce à sa connaissance des avions de la première guerre mondiale (ahah oui... c'est de ce niveau). On peut ceci dit féliciter le film d'une certaine constance : l'arrivée et la présence générale de Trevor sur l'ensemble du film n'aura d'égal que la fadeur de son départ.
Passée la découverte d'un ennemi plutôt fade en la présence de Maxwell "Max" Lord, un entrepreneur/arnaqueur avide de richesse et de pouvoir et l'emploi du "gimmick" de la scientifique brillante mais maladroite et timide (que personne ne voit) que l'accession à des pouvoirs rendra super-méchante... rien ne viendra jamais surprendre ni relever le niveau de ce scénario définitivement oubliable.
Dernier problème majeur, cerise sur le gâteau : La réalisation suit le même niveau d’exigence et de qualité que le scénario. Les combats sont mal filmés, paraissent mous. Cela m'a sauté aux yeux dès le premier affrontement de Diane contre un petit groupe de voleurs dans un super-marché.
Je me rappelle que dans le premier opus (comme dans les autres films où elle apparait) un des éléments qui donne un sentiment de puissance dans les attaques de Wonder Woman est la notion de poids : Poids lorsqu'elle atterri sur le sol en réception d'un bon gigantesque. Poids dans un uppercut ou un coup de pied. Poids encore lorsqu'elle bloque un coup avec son bouclier.
Cette sensation de gravité compte pour beaucoup dans la force qui émane d'elle.
Ce premier combat du super-marché montre bien un soucis qui restera présent dans tous les combats du film ensuite : Elle semble voler d'un endroit à un autre telle une fée portée par ses ailes de libellules (ou par le câble de la grue, mais ça fait moins rêver). Elle atterri doucement sur la pointe des pieds, avec ce même sentiment de légèreté. Cette faiblesse de réalisation des combats fait penser à une sur-utilisation du CGI (est ce le cas ?) et à un manque de budget par rapport aux films habituels de DC et Marvel.
Je ne m'attarderai pas plus sur le combat/poursuite sur la route avec les véhicules, pas plus intéressant.
Enfin, autre élément de réalisation que vous voulais citer : Ce film, comme beaucoup d'autres suit la mode du moment d'une reconstitution nostalgique d'un passé pas si lointain, allant entre les années 60 à la fin des années 80.
Bien sur, je ne demande pas à chaque film d'égaler la qualité de réalisation d'un film de David Fincher, dont "Zodiac" reste pour moi la référence dans ce domaine (je pense aussi à la série Mindhunter dont les reconstitutions sont aussi d'un très grand niveau) ou encore de Tarantino avec "Once Upon a Time in Hollywood"... mais pour rester dans le registre super-héros, j'ai trouvé les scènes de "Days of the Future Past" très convaincantes.
Le nouveau film de Patty Jenkins a beau se passer en 1984, à -presque- aucun moment je me suis senti transporté dans les années 80. J'ai rapidement totalement oublié ce contexte et l'intrigue pourrait se passer de nos jours que cela ne changerait pas grand chose.
Voilà. Je vais m’arrêter là dans cette critique déjà longue.
Au final, ce film n'a à mon avis pas grand chose pour lui : Scénario banal, personnages peu intéressants comme leurs motivations, rythme bancal et réalisation assez mauvaise... Ah !! j'allais oublier !.. Une fin moraliste ! Ce film a décidément tout pour plaire.