Avec l'enthousiasme que suscite Timothée Chalamet depuis quelques années, j'osais espérer qu'on lui proposât de bons rôles, mais manifestement non. Je ne m'attendais à rien et je n'ai rien reçu, il s'agit de la même histoire dénuée d'intérêt qu'on a déjà vue cent fois.
Pour la faire court, Willy Wonka part dans une grande ville pour réaliser son rêve de devenir un grand chocolatier afin de rendre les gens heureux, sauf qu'il tombe sur des aubergistes arnaqueurs qui le forcent à travailler pendant 10 000 jours afin d'éponger ses dettes.
Heureusement pour le spectateur, il est bien décidé à vendre son chocolat pour faire fortune et payer non seulement sa dette mais aussi celles de ses compagnons tombés dans le piège des aubergistes avant lui ainsi que de leur fille adoptive, surnommée Noodle; qui leur sert d'esclave.
L'intrigue du film se base sur une histoire de corruption instiguée par les magnats du chocolat , effrayés par le génie chocolatier de notre cher Willy qui, s'il arrivait à avoir une boutique, causerait leur faillite immédiate. Comme dans la vraie vie, la police est corrompue et utilise la violence pour maintenir le pouvoir de la bourgeoisie. Ç'aurait pu être intéressant, mais le film passe quasiment deux heures à nous exposer un scénario vu et revu.
Car on sait à chaque instant que Wonka et ses associés vont s'en sortir et aucune tension, aucune implication du spectateur ne peuvent émerger. Chaque retournement de situation semble mis là dans le seul but d'artificiellement allonger la durée du film et les dénouements sont cousus de fil blanc. Et bien évidemment il fallait rajouter une couche de frustration œdipienne où il s'agit encore et toujours de rendre maman fière et d'honorer sa mémoire car le chocolat le replonge en enfance... C'est d'un ennui total. En plus tout ça pour qu'au final la morale soit « l'important n'est pas le chocolat mais ceux avec qui on le partage », ironique quand on sait que Willy Wonka deviendra à son tour un richissime industriel qui imposera son monopole capitalistique sur cet or marron. Et d'ailleurs le chocolat n'est même pas au centre du film, il est une intrigue secondaire si ce n'est tertiaire. Le film n'arrive même pas à nous faire saliver, à nous donner envie de goûter un chocolat qui serait aussi délicieux que ce qui est montré sur l'écran.
Bien que le choix de Hugh Grant pour jouer l'oompa-loompa soit un peu farfelu, il représente sans doute la seule idée vraiment originale du film : il a mal protégé des fèves de cacao récoltées par Wonka il y a des années et a eu comme pénitence l'exil de Loompaland jusqu'à ce qu'il rapporte à son peuple « ce qu'il lui a volé fois cent » (soit l'équivalent de quatre cents fèves de cacao), faisant de lui un petit homme qui vole à Wonka des chocolats durant certaines nuits. Et étonnamment Hugh Grant est assez bon dans ce rôle, il est à la fois touchant et excentrique.
Enfin, pour ce qui est des chansons, je ne sais pas si la VF empire la chose (même si c'est sans doute le cas, car le doubleur de Chalamet n'est clairement pas fait pour le chant et à vrai dire seule la voix de Noodle chante bien) mais chaque chanson est absolument inutile en plus d'inintéressante.