Véritable séisme ayant fait brutalement entrer le monde occidental dans le 21ème siècle, l’attentat du 11 septembre 2001 a rapidement été abordé par le cinéma. Dès 2002 sortaient « The 25th Hour » qui l’évoquait, ou « 11'09"01 September 11 » qui le traitait frontalement. Puis sont sorties des reconstitutions autour de vraies victimes, tels que « United 93 », ou ce « World Trade Center » en 2006.
Celui-ci s’intéresse à un groupe de policiers qui sont intervenus peu après les crashs d’avion, avant de se retrouver coincés sous les débris des tours effondrées. Clairement, la partie la plus réussie du film est ce premier acte de 25 minutes, où l’on suit à hauteur d’hommes ces policiers qui ne réalisent pas encore l’ampleur du désastre et sont déjà dépassés. Ils prennent néanmoins leur courage à deux mains et foncent dans les tours, avant de voir leur monde littéralement collapser.
Une introduction extrêmement efficace, humaine, et percutante. Soutenues par ailleurs par de bons acteurs (dont Nicolas Cage, avant qu’il ne se lance dans un concours de navets).
Malheureusement le reste est beaucoup moins palpitant. On assiste essentiellement à des discussions longuettes entre deux hommes blessés sous les décombres, et à l’angoisse de leurs familles. On oscille entre du drame un peu poussif et un hommage très pompier aux hommes qui sont intervenus sur place après l’attaque.
Difficile de croire que c’est Oliver Stone derrière la caméra, tant son style corrosif sur le fond et la forme est ici absent. Le film va même jusqu’à pratiquement cautionner l’invasion de Irak et la politique de Bush, avec ce personnage de soldat revanchard incarné par Michael Shannon (pas facile de dire si ses propos sont uniquement ceux du personnage ou également ceux du film…).
Alors peut-être que c’est ce dont les USA avait besoin en 2006. Un drame qui leur fait revivre brutalement les attaques, et qui rend un hommage aveugle et larmoyant aux secouristes. Mais il y avait sans doute moyen de faire ça de manière plus subtile…