Avant toute chose, je tiens à préciser que je n'ai pas lu le livre. Mais j'avais cru comprendre que le sujet même du livre, c'était la survie de l'humanité après une apocalypse zombie sous forme de rapports d'un chargé d'étude de l'ONU. Et c'est d'emblée ça qui m'a poussé à aller voir World War Z, car pour une fois l'angle d'attaque de la question zombie change. Il ne s'agit pas, comme à l'habitude dans des films d'horreur, de suivre un petit groupe isolé en proie aux zombies (Evil Dead, Rec), ni d'une apocalypse zombie par le prisme d'un groupe de survivants (Romero, Walking Dead) mais d'une histoire sur l'écroulement du monde et ses tentatives de survie. Il me semble qu'au cinéma, cette perspective globale n'est effleurée que par la série des 28 jours/semaines/mois plus tard, et encore ils se rapprochent plus de la seconde catégorie que j'évoquais.
Il ne se focalise donc pas sur la psychologie et les relations entre des survivants, avec les topos habituels du type "le plus grand danger vient de la faiblesse psychologique des survivants". En ce sens, World War Z donne un peu d'air frais au genre dans cette mode du zombie qu'on se tape depuis quelques années. Alors bien sûr, code hollywoodien oblige, il fallait un héros, et un beau-gosse charimastique bien entendu. Mais je ne crois pas que c'était dans la prétention du film que de nous livrer des personnages attachants ni des développements psychologiques ficelés, car ouais, ce serait raté. Laissons ça à The Walking Dead et ses lenteurs.
Au contraire, le héros incarné par Brad Pitt représente un Monsieur tout-le-monde en devenir. Il a une famille, et il veut la protéger. Pour cela, il est prêt à y mettre toute son énergie et sa détermination, et je crois que c'est la leçon (peut-être trop moralisatrice) sur laquelle se conclue le film. En ce sens, World War Z est en fait à mi-chemin entre le film de zombie et le film catastrophe. Je regrette juste que tout soit casé dans 2 heures de film, tant on aurait pu exploiter cette apocalypse sur au moins 2 ou 3 films, à travers d'autres points de vue, et du coup éviter de faire d'un seul individu le héros de toute l'Humanité.
SPOILER: Ah et puis, c'est vrai, il y a des comportements complétements débiles qui hiritent, du style Brad Pitt qui se rend au lab sans le code d'entrée ou le fait de laisser le pieds de biche à l'entrée, tout ça pour faciliter les rebondissements suivants.