Ce qu'il y a de cool avec Hollywood, c'est que quand ils font n'importe quoi, ils le font avec les moyens du bord : énormes. Et pour le coup, j'étais loin d'être le seul à me marrer dans la salle !
L'air de rien, une invasion zombie à échelle mondiale a de quoi faire saliver. Sauf que WWZ fait partie de ces projets qui sont leur propre contradiction : c'est bien simple, la personne qui vous dira qu'elle a vu un film de zombies en sortant de la projection se sera trompé de salle.
Autant Twilight assumait son statut de saga inoffensive en réduisant les vampires à des caricatures fashion pour intrigue à l'eau de rose, autant WWZ est étranger à la notion de compromis. En même temps, prétendre faire un film de zombies tous publics, quelque part, ça revient à organiser un banquet halal dans une usine Cochonou : c'est un peu prendre les gens pour des cons. Et à ce niveau là, WWZ fait très fort : ses zombies sont encore plus drôles que ceux de Shaun of the dead. Claquage de dents frénétique, cris dignes de ces "Gnééééé" qu'on a tous fait ou entendu au collège et, cerise sur le gâteau, nos amis les morts-vivants deviennent malgré eux des défenseurs du végétarisme : on bouffe personne ! Marc Forster, réalisateur aux ordres, a néanmoins du coeur : embaucher quelques potes alcooliques et manchots aux postes de scénariste et de cadreur, en temps de crise, c'est un acte très généreux. Subir un tel truc jusqu'au bout, ça l'est aussi quand on a raqué neuf euros pour un bêtisier d'environ 2h.
Le bonhomme ne cherche même pas à retrouver l'intensité rythmique de son sympathique Quantum of Solace et offre une belle démonstration de ce que la caméra portée peut produire de pire. Sans doute confié à la seconde équipe, le dernier tiers du film devient miraculeusement lisible une fois passée une catastrophe aérienne aux conséquences bien propres (à côté, la scène de l'avion dans Quantum... était bien plus palpitante). Et une fois l'intrigue réduite à un simple lieu où les héros doivent se déplacer en silence, on finit même par se prendre au jeu, espérant qu'ils ne se fassent pas voir par les neuneus herbivores. Un passage qui fonctionne carrément bien malgré un enjeu peu crédible...du moment que les zombies n'apparaissent pas à l'écran !
Bref, pas grand chose à dire de plus, juste le triste constat que ce bien mauvais film fait franchement pitié à l'heure où l'horreur assumée est synonyme de succès commercial ET de caution artistique (L'Armée des morts avait eu droit a une place en sélection officielle au festival de Cannes, il y a neuf ans déjà). Quant aux fans de Brad, qu'ils se rassurent : sa prestation n'est pas mémorable mais il fait le job sans se taper la honte. Sauf quand, en signe de victoire, il s'envoie un soda dont je tairai la marque. Au fond, il est peut-être là le coeur de WWZ : faire un film de zombies light pour vendre une boisson sucrée.