Plébiscité par un certain nombre de personnes autour de moi, dont un bâtard bourré que je ne nommerai pas dans un souci d'anonymat mais que je remercie quand même, Wrong nous narre les aventures de Dolph, qui se réveille à 7h60 un matin et s'aperçoit que son toutou Paul a disparu. Sérieusement, il n'y a rien qui vous choque dans ce que je viens d'écrire ? Laissez-moi vous aider: le héros s'appelle Dolph et son chien Paul !
A l'heure où une histoire est centrée sur un personnage prénommé Dolph, et au moment où Brad Pitt se fait agresser par un journaliste ukrainien, on est en droit de se demander si nous n'assistons pas aux prémices d'une fin du monde aux relents de guerre froide. "Absurde", dites-vous ? Regardez donc le film de Quentin Dupieux, vous allez savoir ce que c'est, l'absurde ! Tout sonne faux dans "Wrong", un comble. La distribution déjà: Eric Judor et William Fichtner réunis dans un même film, respectivement Victor et Master Chang ! Les situations sont surréalistes, un enchaînement de scènes totalement illogique, improbable, abstrait, abscons. Faux semblants, faux enjeux, fausses pistes. Faut se décider !
Comment noter une telle oeuvre ? Depuis hier, j'ai beau y réfléchir, je n'arrive pas à savoir si Dupieux est un génie de l'absurde ou simplement l'un des plus grands imposteurs contemporains du septième art. Alors admettons que tout est volontaire et maîtrisé. De la photographie impeccable et très lumineuse aux dialogues ou non-dialogues, absurdes, voire drôles. Finalement, la seule chose qui sonne juste dans cette histoire, c'est le jeu des acteurs. Jack Plotnick est parfait en héros déconnecté et désemparé. William Fichtner surpend et joue juste, tout comme Eric Judor en jardinier un peu gauche, un rôle sur-mesure dans lequel il excelle. Mark Burnham en wrong cop et Steve Little en wrong detective s'en sortent bien eux aussi.
Malgré quelques lourdeurs (une paire de séquences dispensables et interminables, ou encore le personnage d'Emma, parfois irritant à la longue), l'imagination fertile de Quentin Dupieux explose à l'écran. Cela dit, il faudra être disposé à être les témoins d'un grand n'importe quoi d'une heure trente pour savourer au mieux le spectacle s'offrant à vous. Après tout, n'oublions pas que seul aux yeux des gens les plus marteaux, le faux cille.
* A chacun son heure de gloire.