Chaque année à l’approche d’Halloween, la WWE propose son pay-per-view thématique, Hell in a Cell. Le contexte dans lequel le monde est plongé depuis mars n’a jamais freiné les shows de catch de Vince McMahon. C’est donc sans exception à la règle qu’au sein du ThunderDome, ce dimanche 25 octobre, il a envoyé ses Superstars en Enfer !


Jey Uso et Roman Reigns sont les premiers à pénétrer dans la Cellule Infernale. Particularité sadique : le match ne s’arrêtera que lorsqu’un des deux athlètes aura prononcé « I Quit », abandonnant et reconnaissant donc pleinement la supériorité de son adversaire. Cette rivalité est actuellement la meilleure de SmackDown, voire de toute la WWE. Et elle atteint ici un nouveau degré de brutalité.


Roman Reigns est parfait dans son nouveau personnage de Chef Tribal. Surpuissant, impitoyable, mais jamais cruel. Il doit être prêt à tous les sacrifices pour être le visage de la famille Anoa’i. Ici ce ne sont pas les acrobaties qui comptent. Les coups sont basiques et incroyablement violents. C’est l’histoire racontée dans le ring qui fait toute la force du combat.


Et quel récit fantastique ! La tension est palpable pendant l’ensemble du match. Il est impossible de rester de marbre face à la lutte parricide qui se déroule sous nos yeux. Chaque coup porté, chaque stigmate sur le corps des combattants, nous rappelle les sacrifices qu’ils doivent être prêts à commettre pour arriver à leurs fins. Plus qu’un vibrant hommage à la culture des Samoans, c’est un véritable chef d’œuvre narratif.


5/5


Il n’y a pas grand-chose à dire sur le match suivant, si ce n’est que c’est toujours aussi drôle de voir Elias chanter et que Jeff Hardy se fait vraiment trop vieux pour le catch. C’était court, mais suffisamment long pour qu’on trouve le temps de s’ennuyer. Digne d’un segment à peu près sympathique de RAW, ce match n’avait clairement pas sa place à Hell in a Cell.


1/5. Pour la guitare.


Le match entre Otis et The Miz a au moins le mérite d’avoir un enjeu clair : le gagnant repart avec la mallette Money in the Bank. Le combat est rapide, fluide, quelques prises impressionnantes sont échangées. Ce sont finalement les petits à-côtés qui vont surprendre le spectateur et sublimer l’affrontement. Classique, mais fun à regarder. Potentiellement un bon programme en prévision des Survivor Series.


3/5


Bayley et Sasha Banks s’affrontent enfin. Dans un match Hell in a Cell. L’attente de voir cette rivalité éclater a paru tellement longue que maintenant, elle semble précipitée. Même si la WWE joue avec nos nerfs depuis WrestleMania 36, en glissant des petits moments de tension entre les deux catcheuses, la rupture de leur équipe au cours d’un épisode lambda de SmackDown sonne artificielle.


Ça n’empêche pas la championne et la future star de The Mandalorian de donner tout ce qu’elles ont dans le ring. Les prises sont impressionnantes, la Cellule de l’Enfer est utilisée au mieux, les deux combattantes s’équilibrent et semblent chacune avoir les mêmes chances de l’emporter. D’un point de vue technique, il s’agit sans aucun doute du meilleur match de la soirée.


Mais il est pourtant impossible de croire que Bayley et Sasha Banks se détestent réellement. Malgré toute la puissance mise dans leurs promos des semaines précédentes, cette rivalité n’est pas crédible, tant les anciennes championnes par équipe semblent mutuellement s’apprécier. Ça n’empêche pas des éléments narratifs d’être brillamment disposés. Et c’est sans doute ce qui renforce l’émotion du match.


5/5


Pourquoi avoir organisé un match entre Bobby Lashley et « Slapjack » ? Non seulement le combat n’était pas très palpitant, mais en plus de ça, rien ne fait sens dans la narration. Comment après une telle débâcle construire intelligemment le clan RETRIBUTION ? Bon courage aux auteurs qui semblent complètement perdus. C’était sans doute le pire affrontement de l’Histoire du ThunderDome.


0/5


On pensait se lasser de voir s’affronter Drew McIntyre et Randy Orton. Ils commencent à ressembler au King Corbin et à Roman Reigns à l’époque où ils testaient ensemble de toutes les stipulations que la WWE était capable de proposer. Mais la Vipère n’a pas la fraîcheur du Loup Solitaire. Et, quoi qu’on en dise, le catcheur de Glasgow n’a pas la prestance du Big Dog.


Le main event de la soirée commence donc sur une pente assez classique, où gentil et méchant prennent tour à tour l’ascendant l’un sur l’autre. Mais le génie du fils de Bob Orton réside dans sa capacité à gagner en puissance sur la longueur. A s’appuyer sur les conditions que le match lui offre pour redoubler autant d’ingéniosité que de cruauté. La Cellule de l’Enfer incarne alors pour lui une véritable aire de jeux.


C’est donc sans surprise que le combat gagne en intensité au fil du temps. Si les quarante minutes se font sentir, elles en valent la peine. Ici, il n’est pas juste question de prises de catch, de risques incroyables pris par les deux athlètes qui méritent d'être salués. La rivalité entre Drew McIntyre et Randy Orton pourrait s’arrêter ici, tant ils semblent avoir traversé l’Enfer.


4/5.

Emmessem62
6
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le 29 oct. 2020

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