L'affiche n'est pas totalement trompeuse. Il y a bien du X et du sang, dans le rôle du gros calibre pour ces dames et son tournage, Jackson ( Kid Cudi ) et de la hache qui tranche, ce vieux couple de cinglés, Howard et sa femme Pearl, dans cette grande propriété de campagne texane. Avec au loin une cabane qu'ils louent à leurs jeunes invités pour la réalisation d'un porno bien rétro, des années 70. Une esthétique fidèlement reproduite et des scènes plutôt marrantes, mais aussi angoissantes, lorsque ces deux grabataires carrément pervers, qui avec autant d'indignation que de désir, ne peuvent s'empêcher de mater, la nuit tomber, transformés par une vigueur retrouvée, ces corps et leurs délices charnels.
X du réalisateur Ti West, réussit à générer une certaine tension, un sentiment croissant de malaise. L'horreur dans le sexe ou plus précisément, le sexe pour l'horreur. À la fois sale et bien maitrisé, comme si le porno et l'horreur allaient de pair, ne faisaient plus qu'un. Un film tout aussi acerbe qu'amusant, dans une narration qui implique le fondamentalisme religieux. Cette condamnation puritaine, que l'on entend sans cesse, tout le long de ce film. Par des sermons endiablés d'un télévangéliste, qui parle des plaisirs de la chair féminine, qui se sont égarés sur les chemins de la perversité. Une dépravation qu'on exploite, qu'il faut sauver avant que ce miroir ne devienne plus qu'un souvenir si cruel. Le reflet d'un visage asséché par le temps, ne laissant d'elle à présent qu'une solitude nue, qui marche seule dans la nuit, à la recherche d'une nouvelle jeunesse à la beauté éternelle. Qu'elle maquille afin d'oublier ce squelette sur sa peau toute flétrie, à l'affut du moindre sexe, pour se sentir à nouveau spéciale, à l'image de Maxine ( Mia Goth ) qu'elle désire. L'envie de vivre elle aussi cette libération sexuelle, l'emprise d'une dépendance malsaine. Une rencontre qui risque de finir en carnage sanglant, deux femmes qui ne semblent pas si différentes au fond.
Une note plutôt de 6.5/10