X-Men V God : Dawn of Civil War

Alors que Disney et Warner s'amusaient à faire affronter leurs super-héros les uns contre les autres dans Captain America : Civil War et Batman V Superman : Dawn of Justice en 2016, la 20th Century Fox, elle, préfèrait faire affronter ses mutants contre Dieu. Ou presque. Bryan Singer revient derrière la caméra pour cette suite à X-Men : Days of Futur Past (qui n'était définitivement qu'un simple reboot à peine voilé de la saga) et tente à sa manière de concurrencer les Avengers et autres Ligues de Justiciers.

Ce qu'il y avait de bien jusque là dans la franchise X-Men, c'était que chaque film essayait tant bien que mal de porter un message, une vision de la société et d’être plus qu'un simple divertissement. Même X-Men : L'Affrontement final de Brett Ratner, l'un des opus les plus détestés de la saga (et pourtant pas si mauvais que ça), ne se contentait pas d'enchaîner les scènes d'action mais plutôt de poser la question : et si on pouvait supprimer les différences, que ferions nous ? Le thème de la différence est fondamentale à la saga depuis le tout premier film. Ce n'est cependant quasiment pas le cas dans X-Men : Apocalypse qui se contente bêtement d'être uniquement un divertissement sans véritable fond. Ça n'en fait pas pour autant un mauvais film puisque le côte blockbuster passe plutôt bien mais faut pas en attendre plus.

Le film n'a grossièrement rien d'autre à proposer qu'un simple affrontement entre des mutants et des scènes de destructions massives qui veulent en mettre plein la vue sans jamais y parvenir. D'ailleurs, les effets spéciaux sont un peu justes sur certains plans, ce qui est presque honteux de la part d'une telle superproduction.
Bryan Singer semble avoir été fainéant sur ce nouveau volet. Le réalisateur de Usual Suspect n'offre rien de nouveau ici, contrairement à ses précédents long-métrages. Il se permet même de copier la fameuse scène de la cuisine de Days of Futur Past sans rien y apporter. Sa réalisation reste tout de même plus que correcte, il a toujours un sens aiguisé pour la construction des plans et certaines scènes font leur petit effet.
Cela dit, il n'est pas le seul à blâmer. Simon Kindberg, scénariste et producteur de cet opus, a écrit une intrigue très simple, trop peut-être. Alors que le film dure pas moins de 2h20, on a l'impression que tout passe en accéléré. Les personnages manquent pour certains d'utilité, pour d'autres de profondeur. Même ceux qui paraissent importants sont finalement très secondaires, notamment les quatre Cavaliers de l'Apocalypse dont fait parti Magneto qui n'est ici qu'un pion dans toute cette histoire.

L'ensemble du film est tout de même sauvé par la prestation plutôt convaincante de certains de ses acteurs et par son super-vilain, Apocalypse, qui est plutôt réussi. Oscar Isaac interprète convenablement un adversaire de taille pour les héros (ce qui est assez rare pour être mentionné dans un film Marvel). On tombe cependant dans l'écueil habituel du méchant tellement puissant que sa défaite est forcément accompagnée de facilités scénaristique. La bande originale de John Ottman n'est pas mal non plus. Donc bien que ce nouvel épisode soit un peu vide, il reste sympa à regarder, surtout pour les fans des X-Men qui retrouveront leurs personnages favoris. Les autres resteront probablement sur leur faim.