Fausses divinités

Avec Apocalypse, Singer décide d’invoquer Apocalypse (tout simplement), de retour dans notre monde après plusieurs siècles d’hibernation, et prêt à en découdre avec l’aide de ses cavaliers, qu’il recrutera durant notre ère.

Alors, et autant le dire tout de suite, cet opus n’atteint pas la maestria du précédent, ni même d'opus plus anciens, mais ce n'est pas pour ça qu'il ne mérite pas qu'on y jette un petit coup d'oeil. Il bénéficie, déjà, de personnages intéressants grace aux films précédents, qu'il continue d'approfondir avec un intérêt certains, ainsi que des nouveaux, renvoyant parfois au passé de cette saga et dont c’est un plaisir de les (re)découvrir.

Passé une introduction frisant un peu la faute de goûts, Singer prend son temps pour bien mettre en place le contexte de son œuvre, la relier aux autres films et nous faire découvrir les protagonistes, dont évidemment Apocalypse mais aussi les nouvelles vies de Raven (le point faible parmi les personnages), Éric ou Charles-Xavier. Moins fin qu’il a pu l’être par le passé, Singer propose ici un simple combat entre le bien et le mal, sans grande nuance, parfois même grotesque, mais parfois efficacement mis en scène, avec des combats lisibles, quelques scènes qui fonctionnent vraiment, voire parfois spectaculaires ou imprégnés d'une tension lors des moments propices. De plus, si l’émotion n’est pas toujours bien retranscrite, les quelques touches d’humour marchent plutôt bien, même si le ton du film reste assez sérieux.

Là où Singer semble marquer le pas avec ce nouvel opus, c’est dans certains points d’écriture (notamment le final) ainsi que l’évolution de quelques personnages, là où c’est une réussite pour quelques gamins mutants, plusieurs autres sont décevant, à commencer par le très excessif et peu charismatique Apocalypse mais surtout Raven (putain, on a compris que tout le monde en était dingue, et elle est insuportable à jouer les fausses modestes, ça sonne tellement faux) et Magneto laissent un peu de marbres. Ce dernier se retrouve dans un état psychologique similaire à tous les films où il apparaît, et ne va jamais réellement évoluer sur ses sentiments et positions. Néanmoins, la nouvelle génération fait plutôt plaisir à voir, apportant fraîcheur à l’ensemble ainsi qu’une réelle envie de les voir dans de prochains films. Pour cela, il faudra que Singer, ou son remplaçant, sache enfin évoluer et ne pas proposer les mêmes enjeux psychologiques depuis maintenant six films.

Malgré ses failles, et X-Men – Apocalypse reste regardable, malgré des personnages qui semblent plus immobiles que jamais et Singer propose ici un combat singulier, sans nuance mais efficace et captivant entre deux puissantes oppositions.