Les années 80 n'ont fait de bien à personne...

Fin de la nouvelle trilogie, X-Men : Apocalypse devait ici nous amener à une conclusion de toutes les histoires entamées dans le First Class et Days of Future Past. De plus, ce film devait nous apporter le méchant le plus épique de la saga, d'une puissance dépassant l'entendement.
Qu'en est-il vraiment ?
Mouais...
Est-ce raté ?
Oui.
Est-ce donc un mauvais film ?
Diantre non !
... Par contre ses défauts lui vaut pas mal d'ennui.



L'épisode de trop ?



Apocalypse, premier mutant de l'histoire de l'humanité. Il a inspiré dieu et avait son propre empire. Ça lui donne un CV bien sympa au mec. Alors on le trahit et il disparait pendant plusieurs millénaires ; pour revenir dans les années 80. Voyant le monde tombé bien bas pour lui, il veut le remettre à sa place et prendre le pouvoir, laissant seulement les plus forts survivre. Bref, son but c'est de conquérir le monde, donc c'est LE méchant avec la motivation la plus simple et déjà vu. Heureusement que son point de départ permet de le rendre crédible dans sa motivation et ne semble pas venir de nul part. Genre : "Je suis méchant car... VOILA !". N'est-ce pas Lex?
Et pourtant cela reste tellement hors propos pour la saga X-Men. Ce mec est méchant car il se croit légitime de régner sur le monde. Il est juste imbu de lui-même. Ce n'est pas ce que la saga voulait raconter. X-Men ce n’était pas le bien contre le mal. Non, X-Men c'était un moyen de dénoncer la peur, le comportement face à l'indifférence, d’accepter cette différence. Chaque épisode apportait une histoire liée à ça. Même X-Men : L'Affrontement Final malgré ses défauts apportait un message et une morale lié à ça. Qui étaient les méchants principaux dans les autres films X-Men ? Les gens "normaux", sans mutation. Mais aussi les mutants. Comme je l'ai dit plus haut, ce n'était pas les gentils qui se battent contre un ou des méchants, c'est une minorité qui se bat pour ses droits, dont deux mouvements sont caractérisés.
Avec X-Men : Days of Future Past on apportait une conclusion à toute cette histoire. Une sorte de fin qui apportait une touche d'espoir à ce combat. Finalement les mutants étaient acceptés, du moins plus qu'avant. Bien sur le film ici présent montre que ce n'est pas beaucoup plus le cas, que ce n'est qu'une forme de respect. Un peu comme les mouvements des minorités aujourd’hui : ethniques, féminisme, LGBT, etc. De loin, ils semblent être plus égaux et accepté, mais il reste tellement de choses qui montre qu'il reste du chemin à faire.
Ce film partait vers cette idée là... Mais c'est un autre problème du film.



Un montage mal calculé



Tout va trop vite... Puis tout va lentement... Le film dure plus de deux heures vingt ! Et ce n'est pas assez pour ce qu'ils voulaient faire. Concrètement, il y avait trop de chose à mettre dans ce film : de nouvelles histoires/idées, de nouveaux personnages à introduire, mais aussi continuer la psychologie des personnages déjà présent. Comme dit plus haut, on a émis l'idée que les mutants n'étaient pas encore totalement intégrés, on voit de loin une structure de mercenaires mutants, on a aussi l'histoire d'Apocalypse devant être principal qui nous montre un mec qui redécouvre un monde changé. Comment on peut mettre tout ça en 2H24 ?
On peut séparer le film en deux parties. La première essayera justement de caser tout ça... Il se passe près d'une heure d'exposition où on suit séparément, Apocalypse, Raven, Charles, le groupe d'adolescent (dont une partie est finalement coupé car il y avait déjà trop de trucs) et d'autre plus petites histoires. Le tout fini par se rassembler et on dirait qu'il ne s'est quasiment rien passé en une heure. Non parce-que justement, toutes ces histoires sont découpées entre elles et comme y en a beaucoup, finalement si une histoire est assemblé bout à bout, il ne se produit pas grand-chose.
Puis vient la deuxième partie où tout s'accélère... Mais n'apporte rien. En même temps comme il faut résoudre le conflit contre Apocalypse qui n'est pas fait pour la saga X-Men. Ce ne sont que des péripéties qui vont résoudre tous les conflits de façon bâclé ou les omettra (#Quicksilver).
L'action est dantesque car Brian Singer sait réaliser donc de ce côté c'est génial (#Quicksilver) mais on s'en fou, le méchant ne nous intéresse pas, il ne nous touche pas... C'est un héros du style des années 80 (parfait pour la période du film me diriez-vous); quand il fallait un monstre non humain, trop lointain de nous, pour montrer que ce ne sont que des gens sans cœur et sans profondeur qui font ça, pas n'importe qui... Mais depuis les années 2000, après le premier X-Men justement, après tous ces événements, l'arrivé d'internet, la vue plus large sur le monde et une vision bien plus éclaircie de ce que représentait l'humanité, nous comprenons que n'importe qui peut devenir un "monstre", que tous les monstres qui ont agressé ce monde sont profondément humain. Un méchant juste méchant ne nous intéresse plus.
Regardez les derniers films de super héros sorti : Batman V Superman, Captain America : Civil War. On traite de "est-ce que les héros sont-ils réellement des héros ?" Ils l'ont mal fait, mais ils l'ont fait. Ils ont tenté de faire réfléchir le spectateur sur la position du héros. Ce qu'avait aussi fait TOUS les anciens X-Men avant. On ne suivait pas des héros, mais des anti-héros. Ce film est une anomalie que ce soit dans sa saga ou dans le monde actuel.



AAAAAAAAH ! Trop de persos !



C'est quoi ce syndrome à vouloir trop en mettre en un seul film ? Mais c'est débile enfin. Il y a des studios qui décident de couper une seule histoire en deux (ou en trois... N'est-ce pas le Hobbit?) films alors qu'il peut être fait en un seul. Et il y a ces studios qui décident de foutre deux, voire trois histoires (coucou Batman V Superman) en un seul film. Je sais que vous devez gérer des tas de choses/ de films/de frics (barrez les deux premières mentions inutiles) mais deux secondes de réflexion pour se faire encore plus de frics ça vous embête? Non parce-que nous avoir foutu plus d'une quinzaine de personnages principaux et secondaires importants dont la moitié ont besoin d'être introduit ou réintroduit ça la fou mal. On se retrouve soit avec des personnages qui n'évoluent pas (Xavier et Beast), bâclé (Psylock, Magneto, Angel, Cyclope... Tout le reste en fait... Même Apocalypse, ce qui est un comble !) et donc difficilement empathiques. X-Men : Apocalypse se veut être à la fois la conclusion d'une trilogie, il fera donc revenir Moira et Havok (ce dernier avait déjà fait un caméo dans Days of Future Past) pour assurer le lien entre les films. Bien évidemment il était nécessaire de conclure cette romance entamée dans First Class qui avait déjà une sorte de conclusion. Ce n’est pas comme si le film dont je suis en train de critiquer n'utilisera cette romance pour deux trois blague et la finira à la pisse pendant les dernières minutes de films sans difficulté.
Pour le trio de d'jeuns avec Jean, Scott et Diablo, on se retrouve avec des persos intéressants et sympathique mais dont on ne voit de leur développement psychologique que la surface. En effet toutes les scènes où leur personnalité se développent sont coupé au montage car l'exposition dure déjà une heure. Les quatre cavaliers d'Apocalypse sont complétement inexistants sauf pour Tornade et Erik, ce dernier a quand même deux films de développement dans cette timeline et dans celui-là en a un semblant mais trop vite expédier pourtant si intéressant. Pour Tornade dire développé serait trop, on pourrait plutôt dire qu'elle a ses instants et fait qu'elle a un minimum de présence.
Je vais me faire incendier, mais pour moi celle qui a le meilleur développement est Mystique. Bon comme pour Tornade, ça reste assez gros car ils auraient pu faire BIEN plus, mais c'est déjà assez bien. À travers des différentes bandes annonces, le fait de voir Jennifer Lawrence sans son costume de Mystique, même quand elle est avec des gens qui la connaisse réellement m'avait - et pour beaucoup d'autre - failli donné l'envie de d'aller bruler des bébés chatons dans une église la nuit sur un pentacle. Pourtant, l'explication donné assez implicitement finalement est assez bonne.


Il y a la grande ligne qui montre qu'elle ne veut pas être reconnu dans la rue comme l’héroïne mutante qui a sauvé le président contre l’infâme Magnéto (grrr tellement de possibilités ratées avec ce genre de synopsis). Mais la question c'est pourquoi elle n'en est pas fier ? C'est la raison que j'ai énoncée plus haut : la haine contre les mutants est juste cachée et est toujours présent. Pour elle l'acte de bravoure qu'elle a fait à D.C a créé un sentiment d'espoir certes, mais elle le voit comme si les mutants l'utilisaient pour cacher le fait que la discrimination mutante est toujours présente. Vraiment dommage que cet aspect-là ne soit pas traité.


Et finalement on a Apocalypse. Je ne m'attarde pas là-dessus, ni sur Jubilee d'ailleurs qui est limite une blague des scénariste genre :



Elle va servir à quelque chose... Lol on plaisante !



Apocalypse a un bon début, on le voit au début comme un être terrifiant et semblant être sur le point de devenir l'être le plus puissant sur Terre. Puis arrivé en 80 il devient presque ridicule. Le mec te sort une scène qui pouvait être magistral avec les missiles nucléaires, puis ça tombe à l'eau quand tu vois ce qu'il en fait. Il reste ensuite juste le "Agrougrou je suis méchant."



Une longue bande annonce



Oh de nouveaux persos! oh putain il y a ça! Oh putain il y a lui ! Oh putain la fin ! Oh putain la scène post-générique !
Voilà ce que te fait le film pendant 2h24. On te met pleins de trucs qui serviront à rien aux films, mais t'annoncent bien qu'il y aura une suite... Donc finalement les fans sont contents, et les gens qui veulent des suites comprennent qu'il y en aura. Cette conclusion de trilogie se transforme en introduction à de nouveaux film et n'apporte pas réellement de fin... Surtout la scène finale. Mais elle sert à quoi ?! Pourquoi vous faites ça ? Il n'y a plus de raison de faire ce que vous faites juste à la fin du film. Surtout le discours ultra mauvais, avec une morale bien dégueulasse. Attend ça fait limite l'apologie à l'enfant soldat...



Un peu de gentillesse car je suis gentil quand même



Bah oui car finalement le film a ses petits moments et ses qualités qui font que ce film reste tout de même sympathique. Déjà la réalisation est toujours aussi bonne. En même temps c'est Brian Singer qui te ressort une Quicksilver scene encore plus grandiose que la précédente. Le mec réussit à montrer la grandeur des événements (du moins il fait ce qu'il peut avec un méchant en carton) et puissances des pouvoirs des personnages.
La musique aussi est assez bonne, entre le thème principal des X-men toujours aussi génial et celui d'Apocalypse qui ma foi est assez classe.
Et puis il y a l'humour qui se place assez bien dans le film (malgré la maladresse de la scène de Quicksilver qui arrive juste après une scène tragique) et qui est assez bien dosé. Les personnages arrivent tout de même à avoir un minimum de vie et quand ouvre la bouche donnent l'impression d'être un peu vivant.



La conclusion des familles



C'est une déception.
[générique de fin]
Plus sérieusement, le film a vraiment le cul entre deux chaises, voulant absolument être à la fois une conclusion et un début. Il y a trop de personnages et trop d'intrigues qui finissent donc par être sous développé. La réalisation ne sauvent pas le navire est amène à un film décevant voulant en faire trop.

Créée

le 18 juin 2016

Critique lue 343 fois

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Narloc

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