Tout ce qu'ils ont construit tombera, et des cendres de leur monde, nous en bâtiront un meilleur.

Dix ans ont passé depuis que Magneto est apparu plein de menaces sur les postes de télévision américains. Durant cette décennie, le refuge pour mutant du professeur Charles Xavier a prospéré encore et encore jusqu'à devenir un institut solide pour apprendre à contrôler ses pouvoirs. La chasse au mutant a désormais perdu en intensité, mais l'équilibre semble fragile derrière cette illusion de vie paisible, autant pour le professeur que pour celui que l'on a appelé il y a longtemps Erik. Ce dernier, vivant en marge de la population accompagné de sa femme et de sa désormais jeune fille, va voir son calme être perturbé suite a la découverte de son identité au sein du voisinage, laissant ressortir en lui une colère dévastatrice. Ce réveil coïncide avec celui, d'autant plus menaçant d'Apocalypse, un mutant provenant des temps anciens.


Une fois encore, ce volet de la trilogie permet d'explorer en détail le passé de personnages mutants rencontrer au début des années 2000 dans les anciens films de la saga telles que Mystique, Charles Xavier ou encore Magnéto, mais aussi désormais Jean Grey ou Cyclope entre autres, personnages disparus de la saga depuis plusieurs volets. Et même si le nombre de protagonistes élevé ne permet pas de développer en profondeur l'ensemble des personnages, Bryan Singer est un ambitieux et réussit à faire cohabiter tout ce beau monde sans en laisser quelques-uns derrière en chemin. Et pour s'intéresser au réalisateur et à son travail, le monsieur fait une nouvelle fois preuve d'un travail soigné. Habilement construit, le film ne souffre d'aucun manque de rythme. Couplé à ce brin de nostalgie du retour d'anciens héros de la saga, le film profite d'un sentiment de revivification évident.


L'action elle, est bien sûr une nouvelle fois présente au programme et comme lors du précèdent Days of Future Past, une mention spéciale est obligatoire envers le personnage de Quicksilver qui, au sein d'une vitesse dont lui seul est conscient, nous gratifie une nouvelle fois d'une phase d'effets spéciaux mêlant humour et explosion à merveille. De même, les affrontements inévitables entre notre nouvelle formation de mutant et les quatre chevaliers de l'Apocalypse tiennent aisément leurs promesses. Finalement, c'est bel et bien la résolution qui malgré qu'elle contienne tout ce qu'il faut d'action, manque peut-être d'originalité ou de profondeur. Le problème reste finalement que le scénario et l'écriture de cette conclusion ne sont peut-être pas au niveau quand il s'agit pour une équipe de mutant de se débarrasser d'une quasi-divinité, le tout manquant légèrement de crédibilité.


Mais le plus gros oubli de la part de ce volet réside avant tout dans la relation entre humains et mutants. Cette recherche de cohabitation a toujours été un des points centraux de l'univers X-Men et les deux premiers volets avaient réussi à cerner ce concept en offrant de réelles intrigues autour de ce questionnement. Chose que malheureusement n'arrive pas à faire ce troisième opus, laissant probablement beaucoup trop de place à la menace Apocalypse ainsi que ses compères. La menace frappant cette fois la totalité de la Terre et donc de l'espèce humaine, il aurait été enviable d'intégrer les conséquences d'une telle force de frappe mutante sur la civilisation humaine. Un malheureux pas en arrière en ce sens.


Et tout comme dans les précédents volets de la trilogie, un énorme travail de documentation et de minutie a été fait de la part de l'équipe derrière la caméra pour retranscrire l'univers de l'époque. Désormais ancrés dans les années 80, les personnages sont en adéquation avec la mode et les coiffures de l'époque. Le même constat peut être fait pour les décors qui s'appliquent aussi à correspondre sans exagération à l'univers dans lequel les personnages évoluent. L'ensemble réussit à offrir une atmosphère réellement propre au film par rapport à ses deux prédécesseurs.


À l'aide d'un contrôle de la narration et d'effets spéciaux offrant un véritable panache visuel, X-Men Apocalypse est dirigé de main de maître par Bryan Singer. Et s'il manque légèrement la chance d'aborder les conséquences humaines comme son prédécesseur a pu le faire avant lui, la faute peut être à un trop grand nombre de personnages mutant sur lesquels s'appuyer avant tout, X-Men reste dans la lignée de la saga et offre un vrai film plaisant qui ne transcendera peut-être pas le genre super-héros comme a pu le faire Days of Future Past.

GregGS
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le 29 août 2016

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