Un authentique navet ?

On a tendance à l'oublier, mais la mode des super-héros qui monopolise le cinéma à grand spectacle depuis le début du siècle est née en grande partie grâce au X-men de Bryan Singer sorti en 2000. Presque vingt ans plus tard, Dark Phoenix signe la fin de la saga puisque la maison-mère 20th Century Fox vient d'être rachetée par Disney.
Entre le départ du réalisateur historique Bryan Singer pour accusations de harcèlement sexuel et son remplacement au pied-levé par le producteur-scénariste Simon Kinberg dont c'est le premier long-métrage, les réécritures de scénario tout au long du tournage (http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18681965.html), les critiques lapidaires (23% sur rottentomatoes, 47/100 sur metacritic) le box-office décevant et les excuses publiques du réalisateur (https://hitek.fr/actualite/realisateur-x-men-dark-phoenix-assume-responsabilite-echec-du-film_19758), on peut dire que le film n'est clairement pas parti pour marquer l'histoire comme ses glorieux aînés.

Mais le film de Simon Kinberg mérite-t-il vraiment ces réactions si négatives ?

Nous allons commencer par les points faibles :
Il est difficile de donner tort aux critiques sur ce point, mais les dialogues et plus généralement le scénario constituent le gros talon d'Achille de Dark Phoenix. Les antagonistes sont complètement génériques et oubliables, certaines répliques risibles (celle des X-women semble être sortie d'un cahier des charges #metoo). Le talent de Jessica Chastain gâché. Tout cela est indigne d'une production de ce calibre.
Simon Kinberg n'a pas la maîtrise technique de ses prédécesseurs et ça se voit. Les plans sont généralement assez scolaires, alternant champs-contrechamps sans réelle prise de risque ni innovation . La seule grosse séquence d'action (celle du train) est un reshoot par un second unit director.

Mais tout n'est clairement pas à jeter dans ce long-métrage.
Tout d'abord, on est contents de retrouver les personnages qu'on connaît depuis si longtemps, et incarnés par des acteurs de premier plan (Michael Fassbender et James McAvoy en tête).
La musique de Hans Zimmer est à la fois épique et mémorable, et nous offre peut-être l'un des thèmes les plus réussis de la saga (Gap).

"Dark Phoenix est-il une réussite ? Non.
Constitue-t-il le final mérité pour la saga ? Non.
Est-ce que je déteste le film pour autant ? Non plus. On retrouve avec un certain plaisir (et une pointe de nostalgie maintenant) les personnages auxquels on s'est attachés, dans un film qui reste émotionnellement plus marquant que Apocalypse."