Après un troisième épisode plutôt bancal, voilà qu'un prequel s'est mit en place, l'idée était judicieuse mais le challenge ne serait pas évident à relever.
La vraie qualité de ce film c'est qu'il jauge parfaitement le divertissement et l'intrigue, ces deux axes sont au service d'une histoire fine et juste, mettant en scène des personnages pertinents. A travers ce postulat habile mais assez linéaire, on distingue deux principales dimensions, l'une qui se centre sur l'action et les pouvoirs, la dimension que l'on associe donc au divertissement. De ce côté-ci c'est du tout bon, le film est visuellement beau, ne perd pas en rythme et propose quelques scènes qui restent en mémoire.
La seconde dimension concerne l'émotion, on y retrouve notamment des personnages en quête identitaire, et face à une acceptation d'eux même. Ce qui est assez surprenant dans ce long-métrage, c'est qu'il amène parfaitement quelques clichés dans le scénario, sans que cela ne soit mauvais. La preuve qu'avec une histoire solide, on peut se permettre quelques facilités qui dans un ensemble fonctionnent.
Côté casting il y avait là un vrai défi pour les acteurs, ces derniers devaient incarner la jeunesse de personnages déjà bien connus du grand public. Le choix de Michael Fassbender pour jouer Magneto est judicieux, non seulement car l'acteur a quelques similitudes physiques avec son aîné Ian McKellen, mais aussi par ce qu'il possède cette capacité à dépeindre des personnages forts et torturés avec beaucoup de mesure. James McAvoy est quant à lui la jeunesse du Professeur X, l'acteur s'en sort formidablement, et montre une facette jusqu'ici inconnue du personnage. Il compose un Charles Xavier crédible, très british, mais savoureux.
Jennifer Lawrence incarne Raven, la jeunesse de Mystique, l'actrice bien qu'elle ne livre pas une énorme prestation, s'avère convaincante dans son rôle et lui confère une aura particulière. Et enfin on notera évidemment l'immense prestation de Kevin Bacon, en vilain.
"X-Men: Le Commencement" s'avère être un prequel tout à fait convaincant, cohérent et logique. Matthew Vaughn semble aussi à l'aise quand il s'agit de divertir, ou bien à parler de choses plus sérieuses, faisant ainsi de cet opus l'un des meilleurs.