Quand un film de super héros dépassait nos attentes

Bien avant la révélation au monde entier de l’existence des mutants, que le conflit entre le Professeur X et Magneto ne naisse, que Cyclope, Tornade, Jean Grey et Wolverine n’intègrent les X-Men, il y avait X-Men Le commencement. Des camps de concentration nazi en Pologne, en passant par la crise des missiles à Cuba, efficace, rythmé, tragique, réaliste, fidèle à l’esprit des comics Marvel, préparez-vous à voir un film X-men comme vous n’en avez jamais vu…


A tout univers, il y a un commencement


X-Men Le commencement évoque la genèse de ces personnages ayant découverts qu’ils n’étaient pas comme les autres. Difficile de passer après les Hugh Jackman, Patrick Stewart, Halle Berry, Famke Janssen et Ian McKellen. Partant de là, le fan qui aimait suivre les histoires de ces personnages sera dépaysé, effrayé à l’idée que ce film ne corresponde pas à ces attentes, sceptique, se demandant si ce film sera aussi jouissif et émouvant que ces prédécesseurs.


Cette préquelle se distingue des autres adaptations de comics car multipliant son nombre de personnages. Chaque personnage présenté et développé dans notre histoire a des pouvoirs, une personnalité le rendant unique. Quand chacun apprendra à utiliser ses aptitudes hors normes pour combattre, ça sera excitant, bien plus que ne l’avaient été les autres films X-Men. Surprises, rebondissements, moments inattendus, effets spéciaux réalistes, Matthew Vaughn, réalisateur des mythiques Kick Ass et Kingsman, a choisit les bons mutants dans son histoire. Chacun a ses problèmes, chacun à son histoire.


Pas encore de Wolverine, Cyclope, Jean Grey, et Tornade. X-Men Le commencement prend des risques, et, hormis la mise en avant du Fauve dans son jeune âge, de Mystique, de Charles Xavier et de Magnéto, a cette volonté de vous faire découvrir des mutants méconnus, jamais montrés à l'écran. Emma Fraust alias la Reine blanche, Sebastian Shaw le leader du club des damnés, Havok le frère de Cyclope, Darwin le mutant capable d'adapté son corps à tous types d'environnement, Azazel le téléporteur démoniaque, Angel Salvadore la mutante aux ailes transparentes pouvant cracher de l'acide, Le hurleur et son cri sonique lui permettant de voler, ce X-Men, comptant un grand nombre de personnages arrivera à tous les intégrer dans les histoires et les exploiter convenablement.



J'ai toujours été persuadé que je ne pouvais pas être seul au monde,
être la seule personne qui soit différente. Et te voila.



X-Men Le commencement et son casting choral de toute beauté


En tant que spectateur, nous voila accompagner nos protagonistes, qu’ils soient du bon ou du mauvais coté, au cours de ce périple.


Les producteurs n’auront pas fais les choses à moitiés, tenant bien compte le fait que pour rameuter un maximum de spectateurs, il fallait des acteurs et actrices charismatiques ne surjouant pas. Et c’est là qu’on nous offre du lourd. James McAvoy rentre dans la peau du jeune Professeur Charles Xavier marchant encore sur ses deux jambes, et Michael Fassbender écope du rôle de Magnéto alias Erik Lensherr. Un soin tout particulier a été développé pour ces deux personnages censés, par la suite d’une grande amitié, devenir rivaux. Dans ce premier film, Charles n’est pas encore l’homme sage, généreux et détaché qu’il représente dans la saga X-Men. Ici, au contraire, son égocentrisme, le fait qu’il veuille créer des liens avec ces semblables, se fabriquer une sorte de famille, montre qu’on était encore loin du Professeur X en fauteuil roulant.


Erik, lui, après nous avoir repassé un flashback de son enfance, cette même séquence retravaillée faisant écho à celle d’X-Men, tout en la prolongeant dans le but d’être plus tragique, a déjà pas mal de sombre dans son cœur, traquant à travers le monde, à l’âge adulte, tous les nazis pour retrouver la trace du responsable de la mort de ses parents, avant de faire la connaissance de Charles et se rallier à lui. On le verra explorer les limites de ses pouvoirs sans qu’il en est vraiment conscience, persuadé que tout vient de sa colère.


Plus humain, plus profond, plus réaliste, plus classe, ce X-Men vous fera voir une autre facette de ce personnage fascinant. On compatit pour lui, comprenant le pourquoi du comment. Sa relation amicale avec Charles ne manquera pas là aussi de fasciner. Déjà à l’époque, on sentait que les deux voulaient convaincre l’autre de revenir de son coté. Comprendre l’origine de leur conflit, ce sera le plus intéressant. Pourquoi Erik déteste-t-il autant les humains au point de vouloir les éradiquer dans les prochains films ?


Face à notre futur groupe, Sebastian Shaw, incarné par le froid Kevin Bacon comme on ne l’avait pas vu depuis un long moment. Sebastian dirige le club des damnés (bar où il travaille dans l’ombre avec son équipe composée d’Emma Fraust, Azazel et Riptide, un mutant capable de tourner sur lui même à une vitesse surhumaine). Mutant comme les autres, il a le pouvoir incroyable et dangereux d’absorber l’énergie et le renvoyer puissance mille à son ou ses adversaires. De quoi être un ennemi de taille, même face à Magnéto. Les séquences montrant l’étendue de sa puissance impressionneront.


A ses cotés, Emma Frost, une médium puissante arrivant à former tout son corps en cristaux. Emma Frost c’est aussi une femme sexy adorant les tenues blanches avec bien entendu ses célèbres décolletés plongeant. Elle a beau être gentille, elle est capable de faire du mal. Et pas la petite pichenette.


Comment oublier Mystique ? Cette mutante aux écailles bleues, capable de changer à volonté d’apparence. Pas de Rebecca Romijn (quoique…), mais une certaine Jennifer Lawrence livrant là aussi une prestation mémorable. Torturée, n’acceptant pas sa véritable apparence, appelée pour le moment Raven, elle est au départ du bon coté, ayant une relation frère/sœur avec Charles, car adoptée. A mesure de l’avancement de notre histoire, nous la verrons douter. Quel élément fera quelle basculera du mauvais coté ? Comme Magnéto, le fait d’en apprendre plus sur ce personnage le fait gagner en profondeur, développant en prime une profonde empathie. Raven se trouvera quelques points communs avec Hank. Histoire d’amour en prévision ? En tout cas c’est touchant.



Tu voudrais que la société t’accepte mais tu ne t’acceptes pas
toi-même.



Dramatique, inspirant, réfléchit, le film de super héros qui était bien plus que ça


Les thématiques propres à l'univers d'X-Men seront plus que jamais de la partie: Estime et acceptation de soi, solitude, tolérance, intolérance, racisme, danger de la science, le tout, se situant en pleine guerre froide. De quoi changer l'ambiance et la dynamique des autres films. Notre scénario s’avèrera bien plus complexe et tragique, livrant une bonne dose de tension.


Arriver à nous offrir un film spectaculaire grâce à des effets spéciaux, des maquillages, des vêtements d’époque, et une mise en scène maitrisés, tout en travaillant minutieusement son histoire et ses nombreux personnages, peu de réalisateurs peuvent se vanter de réussir cet exploit. Le X-Men de Matthew Vaughn met au tapis tous les autres X-men tournés jusque là.


Les caméos, les références à l’univers, la création du Cerebro, la reconstitution des années 60, rien ne sera oublié. Jusqu'ici, en comptant X-Men Le commencement nous avions eu pas moins de cinq films portés sur l’univers X-Men. Impensable d’imaginer que onze ans plus tard, on arrive encore à nous offrir un film de qualité supérieure.


Vaughn l’a fait, X-Men Le commencement offrira bons nombres de scènes et dialogues mémorables, continuant à nous captiver avec son contexte politique et historique. Humour, suspense, action, tension, drame, amour, héroïsme, questionnement seront au rendez-vous pour plus de 2heures passant à une vitesse faramineuse, le tout assaisonné d'une des meilleurs bande originale composées depuis la naissance des X-Men sur grand écran.



Tu vaux tellement plus que ce que tu vois.



Au final, si vous attendiez le film X-Men qui vous donnerait envie de vous plonger dans cet univers et le découvrir, ne cherchez plus, commencez par X-Men Le commencement. Préquelle de la trilogie de Bryan Singer, X-Men Le commencement, le regard neuf, prenant place au début des années 60 à l’apogée de la guerre froide, sous un contexte historique, nous contera les origines de Charles Xavier et Erik Lansherr, ainsi que la création de l’école de mutants. Impressionnant de réalisme, fascinant de par son histoire complexe et ses personnages magnifiquement exploités, terrifiant, ce X-Men très adulte n’ira pas de mains mortes avec vos émotions. Mutant, et fier de l’être !

Jay77
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le 8 avr. 2018

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Jay77

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