La saga X-men est l'exemple type du projet bâtard : d'un côté on côtoie l'excellence (les deux premiers volets) et de l'autre le médiocre (l'affrontement final et Wolverine).
Le coup de la prélogie pour remettre la série sur de bon rails était un pari audacieux.
Mais quand on sait que celui-ci est chaperonné dans l'ombre par Bryan SInger, tous les espoirs sont alors permis. Matthew Vaughn qui a du faire avec les moyens du bord (post production très courte, effets spéciaux à la qualité variable, bosser pour la fox :-) ) s'en sort avec les honneurs et suit la ligne de conduite que le réalisateur d'Usual Suspects avait insufflé il y a maintenant 10 ans. Le cœur de l'histoire est l'amitié déchiré entre le professeur Xavier (excellent James McAvoy) et Erik Lehnsherr (Michael Fassbender monstrueux de charisme). Une issue qu'on sait fatal, inéluctable. Cette épisode 0 a aussi les même défauts que les précédents, à savoir un trop grand nombre de personnages à traiter et à faire exister. Dans ce registre ce sont surtout les méchants qui ne sont pas vraiment à la fête (à l'exception de Kevin Bacon et January Jones ). L'absence d'hémoglobine fait tâche par moment... Malgré ça, le film possède un cachet unique proposant une vision très bondienne du personnage de Magneto. Dans cette ambiance très sixties, certaines scènes sont parmi les plus belle que j'ai pu voir dans un blockbuster américain (la chasse à l'homme de Erik, la scène de la parabole, la réplique culte de Wolverine, le final). Matthew Vaughn insuffle suffisamment de dynamisme et de classe au long métrage pour permettre aux X-men de revenir au sommet des adaptations de comics !