La fierté d'être un mutant !

Depuis la sortie du troisième opus, tout n'allait pas très bien pour la franchise X-Men et le projet cinématographique de X-Men Origins : Wolverine n'a fait que confirmer le déclin malheureux de l'univers cinématographique. Si on devait s'attendre à un miracle, cela ne pourrait se faire qu'avec un bon réalisateur et il se trouve que le cinéaste Matthew Vaughn était apparemment l'homme de la situation. Cet artiste avait parfaitement le savoir et les compétences pour reprendre en main une franchise de super-héros, il nous a tous surpris avec son film de super-héros décalé Kick-Ass, il nous a également émerveillé avec son film fantasy enchanteur Stardust, le mystère de l'étoile.

Suite au visionnage de cette production, je ne pouvais sortir que les mots suivants : Bonheur, satisfaction, réjouissance et émerveillement. Le réalisateur a su donner un nouveau départ pour une franchise qui avait bien commencé avec les deux premiers de Bryan Singer, surtout qu'on lui a confié la mission délicate de réaliser une préquelle sur les origines des premiers X-Men. Rappelons-nous que Magneto allait être le mutant qui allait avoir son film d'origine après celui du mitigé X-Men Origins : Wolverine. Cette idée a été plus ou moins reprise dans ce long-métrage sauf qu'on traite carrément l'origine de tous les mutants, que ce soit les X-Men ou les antagonistes vus dans la précédente trilogie.

Personnellement ! J'aime savoir ce que les protagonistes les plus attachants vus dans un film ont surmonté comme obstacle pour devenir ceux qui ont été vus dans les précédents longs-métrages, cela apporte toujours une curiosité très forte pour un public qui attend généralement beaucoup de bonnes choses dans un projet comme celui-ci. Sur ce point, je crois qu'on n'est pas déçu, cette préquelle est une réussite totale. J'ai l'impression que c'est un fan de l'univers X-Men qui a repris en main cette franchise. Suite au visionnage des précédentes réalisations du cinéaste, je n'étais pas inquiet. Je savais que cet artiste pouvait nous livrer un travail similaire à celui des deux premiers opus de la précédente trilogie.

En plus, il avait une totale liberté artistique pour développer considérablement sa vision des choses puisqu'on traite de l'origine des X-Men. Cela lui amenait donc à raconter une nouvelle histoire avec un nouveau casting, sans forcément reprendre le travail honorable de Bryan Singer. Concernant le casting, j'ai envie de dire que le choix des acteurs est parfaitement adéquat à nos attentes. James McAvoy interprète fièrement un Charles Xavier très appliqué dans les affaires qu'on lui confie, Michael Fassbender est incroyablement étonnant dans la peau d'un Magneto à l'esprit vengeur et Jennifer Lawrence est intéressante pour ce qui est de camper une Mystique plus émotive que la version de Rebecca Romijn.

Du côté des méchants, on est vraiment gâté. Kevin Bacon a beaucoup de classe dans la peau d'un inarrêtable Sebastian Shaw, January Jones est remarquable en campant la troublante et hypnotique Emma Frost et Jason Flemyng anime avec brio un Azazel imprévisible et impitoyable. C'est un casting qui fait aussi bien le job que celui de la première trilogie, tout est conforme à nos souhaits et la jeunesse des mutants est soigneusement bien représentée. Ce que j'apprécie beaucoup dans cette réalisation, c'est pouvoir trouver une narration scénaristique personnelle et semblable à celle de Bryan Singer. On n'est pas devant un déluge d'action mais plutôt devant une œuvre scénaristique très centrée sur le scepticisme des humains envers les mutants et sur l'intégration sensible de ces derniers dans la société.

Du début jusqu'à la fin, l'histoire est racontée d'une manière très adroite, on prend bien le temps de la dérouler, de décrire proprement l'évolution de chaque mutant et de nous faire voir clairement comment des anciennes relations ont été rompues. Le contexte de la Guerre Froide me paraît être une bonne idée de fond scénaristique, c'est une époque tendue et sensible à laquelle les mutants ne peuvent que l'intensifier négativement, ce qui rends la production beaucoup plus pertinente et intrigante à visionner.

En plus de cet élément visuel bien inséré dans le film, on constate un bel enrichissement de l'univers des X-Men avec des nouveaux mutants comme Havok ou Angel Salvadore, renforcé par des scènes d'action techniquement bien foutues et accompagnés par des effets spéciaux bien plus que corrects. La bande-son a un effet musical qui se concorde à merveille avec l’atmosphère particulière du film, ce qui me permet de dire que cette production est une valeur sûre, une pièce cinématographique rarement vue de nos jours, surtout quand il s'agit de sauver une franchise qui se dégradait en qualité auparavant. 8/10

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• Disons que je suis le monstre de Frankenstein. Et que je cherche mon créateur.