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Ma redécouverte il y a quelques années du premier «  Y a-t-il un flic pour... » avait été décevante. Ma critique de l’époque l’illustre bien. Elle avait eu lieu après la découverte de l’incroyable série télévisée du même nom, trop méconnue, un bide violent, arrêtée après 6 épisodes. Une bombe, tout simplement, qui poussait la folie du trio ZAZ (Jerry Zucker, Jim Abrahams et David Zucker) à de nouveaux niveaux après leur hit Y a-t-il un pilote dans l'avion ?.

Tenace, le trio avait alors décidé de poursuivre les aventures du lieutenant Frank Drebin au cinéma, après leur génial Top Secret. Mais cette version cinéma arrondissait les angles, la série TV parodiait les séries policières, la version cinéma a préféré proposer une grande aventure impliquant rien de moins que la Reine d’Angleterre. Le film était moins subtil dans son humour, d’un second degré pince sans rire poussé à l’extrême dans le show télé à quelque-chose de plus farceur, de plus facilement compréhensible, à l’image des grimaces de Leslie Nielsen.

Heureusement, grâce à un grand travail d’introspection qui m’a entraîné à la limite de la folie, plusieurs séances chez le psychologue qui m’ont aidé à assécher mon compte en banque, et le sacrifice d’une partie de mon âme, j’ai pu revoir ce premier volet cinéma et l’apprécier pour ses qualités. Je peux maintenant accepter ses différences. J’allais donc poursuivre ma redécouverte de la trilogie, stoppée en plein vol il y a quelques années.

Le lieutenant Frank Drebin est donc de retour, policier à la maladresse insoupçonnée, que lui-même ne perçoit pas, dans ses gestes ou ses paroles. C’est un subtil équilibre que d’en faire un héros de son temps, dédié à son travail ou à son enquête, mais aussi de le ridiculiser au bon moment.

Le titre français est un peu trompeur, car il ne s’agit pas tant pour lui de sauver le président, George Bush (Senior), mais bien de protéger la société des agissements de chefs d’entreprise qui veulent enterrer un rapport alarmant sur le climat en passe d’être dévoilé à la Maison blanche. Comme d’autres blockbusters d’action de ces années, l’ennemi est intérieur et porte un col blanc, mais la critique contre les manipulations des grands groupes notamment face à l’urgence climatique reste d’actualité, malheureusement.

Ce lobbying est mené par Quentin Hapsburg (Robert Goulet, à la moustache et au regard implacables), patron d’une grande société mais aussi en couple avec Jeanne, précédente petite amie de Frank. Cette suite a le mérite de ne pas faire disparaître le personnage jouée par Priscilla Presley, toujours aussi belle, mais cette reconquête amoureuse et attendue entre les deux alourdit le film, qui a déjà du mal à faire avancer son grand complot.

L’enquête est évidemment un prétexte, déroulée au fil des avancées le plus souvent inopinées faites de Frank ou ses alliés. Mais l’humour semble pourtant en retrait, moins frénétique que dans les précédentes créations des ZAZ, ce qui s’explique peut-être par le fait que seuls les frères Zucker aient été vraiment impliqués sur le projet. Chaque gag semble vouloir être mieux intégré, mieux préparé. Et au final en devient prévisible. Heureusement, l’effet de surprise fonctionne encore avec certaines idées inattendues (la scène d’amour, jusqu’aux métaphores visuelles) et d’autres plus farcesques (le dîner présidentiel, très burlesque). Les parodies sont rares, mais fonctionnent, même sans connaître la référence. Sans avoir vu le film Ghost, la scène de la poterie reste efficace pour taquiner les zygomatiques. Et même si Leslie Nielsen n’est plus ce « héros » de série télé imperturbable face à l’absurdité de son univers, les mimiques et grimaces de l’acteur face à certaines situations exagérées fonctionnent parfois. C’est un comique plus accessible, assez grand public, où l’humour absurde et le sens du petit détail fou des ZAZ semblent plus confinés, mais qui se défend bien dans son genre.

L’effet de surprise n’est plus là, et le film tourne un peu à vide, mais il offre malgré tout encore de bons moments drôles, qui lui permettent de ne pas sombrer dans l’ennui. Le film offre un bon divertissement, qui vieillit bien. C’est bien suffisant.

SimplySmackkk
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le 3 déc. 2024

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