Y a-t-il un flic pour sauver le président ? par Jethro Paris

L'esprit critique est ébranlé par l'occasion qui lui est donnée de critiquer "Y a-t-il un flic pour sauver le président ?". Que peut-on dire d'utile sur ce film, si ce n'est que j'ai beaucoup ri ?L'intrigue existe pour être ignorée, les personnages sont délibérément construits en carton, les gags visuels sont idiots et le dialogue est stupide. Vraiment stupide. Si bête qu'on rit deux fois, une fois à cause de la stupidité, et la deuxième fois parce qu'on est tombé dans le panneau.

"Y a-t-il un flic pour sauver le président ?" n'est pas le meilleur des films parodiques des Zucker-Abrahams-Zucker ; cet honneur revient à "Top Secret ! (1984), avec la performance inspirée de Val Kilmer. Le film était une parodie des comédies musicales d'Elvis Presley et des histoires d'espionnage de la guerre froide, les deux à la fois, et je ris encore quand je me souviens de l'espion qui se fait tirer dessus et gît mourant dans une ruelle, et qui sort une lettre qui doit être postée avant minuit. C'est pour l'une de ces promotions d'Ed McMahon.

"Y a t'il..." met en scène Leslie Nielsen, utilisé pour la première fois par l'équipe Zucker-Abrahams-Zucker dans le film original "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" en 1980, était devenu depuis la superstar du genre. Le secret de Nielsen est qu'il ne fait presque rien, et certainement rien qu'il ne semble trouver drôle.

Il est l'hétéroclite en bois, inconscient de tout ce qui se passe autour de lui, totalement dépourvu de perspicacité, sans charme, sans grâce et sans intelligence, un parfait ringard - en d'autres termes, l'homme de tous les jours. Dans ce film, il joue le lieutenant Frank Drebin, son personnage de l'ancienne série télévisée "Police Squad ! qui, au début du film, est l'invité d'honneur d'un dîner à la Maison Blanche, au cours duquel un sosie de Barbara Bush est assailli de portes et de homards. Plus tard, au fil de l'intrigue, il tente de raviver son ancienne histoire d'amour avec Priscilla Presley, tout en faisant toute la lumière sur une tentative de sabotage de la politique nationale en matière d'écologie.

Exemple de dialogue reflétant la nature de leur relation : Lui : "Comment vont les enfants ?" Elle : "Nous n'avons jamais eu d'enfants, Frank." L'un des tours de force des cinéastes est de trouver des acteurs qui peuvent plus ou moins faire rire en jouant leurs images, comme le font Zsa Zsa Gabor, Robert Goulet et George Kennedy dans ce film. Un autre talent est la nature grossière et non subtile de leur style visuel, dans lequel l'angle de caméra privilégié consiste à fixer un gag visuel droit dans les yeux. Un troisième est le coup bas, comme dans une scène hilarante dans un restaurant où tous les tableaux sur le mur représentent de grandes catastrophes - certaines naturelles, d'autres humaines, et une politique.

Ecoutez... Le même jour que j'ai vu "Y a t'il...", j'ai vu un film sur une mère qui recherche son fils perdu depuis longtemps, et un autre film sur un sauveur du futur qui est revenu pour sauver la race humaine. C'était assez amusant de s'installer pour le troisième film du programme triple et de savoir que, pendant 85 minutes, je pourrais peut-être rire, et que je ne serais certainement pas appelé à réfléchir.