Enorme succès à sa sortie, Airplane ! aura relancé le genre jugé désuet du pastiche, le poussant dans ses derniers retranchements et y incorporant des éléments qui seront énormément réutilisés dans les années à venir, notamment les nombreuses références cinématographiques ou culturelles du moment.
Inspiré en premier lieu de la série des Airport ou de Zero Hour ! dont il reprend la trame, Airplane ! prend donc le genre à bras le corps, le retourne dans tous les sens afin de lui donner une nouvelle identité, explosant ainsi les règles du pastiche pour muter en une pure parodie. Car si des oeuvres comme Young Frankenstein faisaient preuve d'un amour incommensurable envers le matériau détourné, les terribles ZAZ n'ont clairement rien à foutre du film catastrophe, se moquant de ses codes avec une jubilation de sales gosses.
Tout ici est donc prétexte à une débauche de connerie et d'absurdité absolument jouissive, Airplane ! enchaînant les gags à une vitesse tout simplement ahurissante. Il n'y a pas une seule séquence qui puisse être prise au sérieux, chaque seconde étant contaminée par la folie ambiante, par le besoin vitale de déconnade du trio. Un rythme qui pourra paraître épuisant pour certains, mais qui rend toute fois nostalgique quand on se penche sur l'état actuel de la parodie, à jamais pourri par des étrons comme Vampire Sucks.
Jubilatoire du début à la fin, pourrissant à jamais l'image que j'avais de Peter Graves ("As-tu déjà vu un homme adulte nu ? Es-tu déjà allé dans une prison truc ?" ose-t-il demander à un gamin de dix ans), et bénéficiant de l'abattage de grands noms comme Robert Stack, Lloyd Bridges ou encore Leslie Nielsen (en lieu et place de Christopher Lee, retenu sur 1941), Airplane ! est tout simplement une perle du genre et une des plus grandes réussites des ZAZ.