C'est victime d'une intoxication alimentaire, alors que j'avais des crampes au bide, que je me suis souvenu que Y a t-il un pilote dans l'Avion faisait parti des films que je voulais revoir (notamment à cause d'une vidéo du Fossoyeur de film qui rendait hommage aux délires visuels des ZAZ.) Je voulais surtout le montrer à ma copine et savoir si ce film qui me faisait hurler de rire quand j'avais 10 ans a passé l'épreuve du temps.
C'est donc convalescent qu'on a rematé le film sur Amazon Prime, et... oui, ça accuse grave son temps : C'est bourré de référence au disco et il y a pleins de références typiquement "Amérique des années 70" que j'ai absolument pas comprise. Notamment toute la scène où un gamin fait une réflexion au pilote noir à propos de basket... fallait savoir que c'était un basketteur célèbre de son époque. Et à relire la page tvtropes du film, il y a des blagues que je comprends bien mieux (comme le fait que Robert Stack ne veuille pas allumer la lumière pour aider l'avion à atterrir ou le gag sur "Jim ne boit jamais de deuxième café à la maison.") Sans parler du fait que le film parodie un autre film des années 50 et va jouer donc aussi sur la dissonance entre les époques, ce qui n'est plus trop visible (par exemple ça ne m'a pas choqué de voir des journalistes avec des chapeaux mous et la carte presse sur le chapeau... alors que c'était totalement anachronique.) Pour le coup, le film est célèbre pour avoir temporairement enterré le genre du "film catastrophe dans un avion" avant que des films comme Air force One ou Les Ailes de l'enfer ne reprennent le concept. (Le genre a connu aussi un arrêt après l'année 2001 mais pour d'autres raisons.)
Comme tout film un peu daté, il y a des gags qui paraissent un peu raciste (ha ha ces noirs des banlieues avec leur argot) un peu sexiste (on voit une paire de loche apparaitre à l'écran deux fois) voire d'assez mauvais gout (le coup de la pompe pour gonfler le pilote automatique qui est placé sur la ceinture) et plein plein plein de gags pas ouf (les bruitages rigolos ça a super mal vieilli) mais c'est noyé au milieu d'un bordel ambiant qui fait que t'as même pas le temps de penser "putain, c'était nul" qu'il y a un second gag qui apparait et qui te fait marrer. Après, ça a l'effet un peu inverse sur certains gags plus fin notamment tous ls "what is it ?" qui me font sourire à chaque fois mais que j'ai pas eu le temps de saisir parce que mon esprit était déjà sur un autre gag. Mieux : il y a des gags qui m'ont pas fait rire sur le coup, mais qui me font rire lorsque j'y repense pour taper cette critique.
Le passage où Peter Graves drague un gamin de 10 ans dans le cockpit était devenu hyper culte, ("tu as déjà vu un messieur tout nu ?") à le revoir, le gag me fait marrer moins à cause de la grossiereté mais parce qu'il est totalement en décalage : c'est le mec qui en toute décontraction va balancer des takes pédophiles dans la conversation comme si c'était des phrases banales. (Idem : c'est une référence que j'ai mal comprise à un de ses rôles précédent en série télévisé.) La blague initiale c'était surtout de faire jouer des comédiens vétérans spécialisés dans les roles dramatiques dans une comédie idiote (comme Lloyd Bridges ou Robert Stacks) et de ne faire jouer aucun comédien spécialisé dans la comédie, ce qui va faire "décoller" la carrière de Leslie Nielsen. Au contraire, je ne comprends pas le personnage de John joué par Stephen Stucker (le chauve de l'équipe de la tour de controle) qui fait des trucs systématiquement débile ce que je toujours relou et jamais drôle.
Et au final, le timing comique est quand même assez bien respecté : ton esprit zappe les gags un peu nul et tu garde ce qui t'as bien fait marrer. Un peu comme lorsque ma copine qui voit le tableau de bord, commence à me demander "y a vraiment autant de bouton dans un avion ?" et qu'au moment où elle prononce sa phrase, elle s'aperçoit qu'il s'agit visiblement d'un gag visant à exagérer le nombre de bouton. On rit de notre propre bétise à s'être fait berner pendant trois secondes.
Gag dans le gag : Pendant les trois premières minutes on l'a regardé par inadvertance en japonais sous-titré anglais. Oui, parce qu'au début du film les seuls sont qu'on entend c'est celui de deux speakers qui parlent au microphone de l'aéroport et s'engueulent, et ça nous semblait pas absurde qu'on les entendent parler japonais dans un aéroport international. Ça n'est que lorsque les personnage se sont mis à ouvrir la bouche qu'on s'est aperçu du problème.
Je suis aussi impressionné par le nombre de plans qui ont du demander un budget conséquent juste pour un gag visuel débile. (Comme l'avion qui entre dans un aéroport juste parce qu'un controleur indiquait le chemin à son pote.)
Voilà, c'est très con, y a vraiment à boire et à manger mais c'était assez parfait pour la convalescence. Par contre, pas sûr que je regarde la suite qui dans mes souvenirs lorgnait bien plus vers le côté "relou" de la blague (en plus d'être une redite de pas mal de gags du premier volet.)