Critique à chaud ce matin d’un petit bijou mexicain de début de siècle. Avec ce road-trip sensuel, juvénile et hédoniste, on est très loin des principaux succès Hollywood du réalisateur, tels que « Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban » ou « Gravity ».


Ce film a pour cadre son Mexique natal, bien ancré dans sa ruralité, ses paysages et terres chaudes (tierras calientes), tout comme dans ses réalités politiques de fond (avec cette omniprésence militaire en bord des routes par exemple).Y tu Mamá también s’ouvre sur une scène d’intimité des plus réalistes entre deux adolescents, qui se jettent l’un sur l’autre avec la précipitation de l’âge. Comme dirait Marie Lafôret, « Fais-moi l’amour comme à seize ans, fais-moi l’amour un peu trop vite (…) sois maladroit, et moi docile ». Cette première scène donne le ton pour le reste du menu, dont fraicheur, sexualité et spontanéité en seront les principaux plats.


Y tu Mamá también » est donc un voyage décomplexé, rythmé par une voix off un peu agaçante à laquelle on finit par se faire, et dont la principale force réside dans le charme du trio principal, sorte de « trouple » ingénu à la Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008) – ce dernier étant plus dramatique et « adulte » cependant. Ici, la focale est fixée sur les pulsions de deux amis inséparables, Julio (joué par le tout jeune Gael Garcia Bernal) et Tenoch, qui embarquent Luisa, jeune trentenaire, à destination de « la Boca del Cielo ».


Tous deux sont adolescents, avides de sexualité et d’expériences, n’importe lesquelles, tant qu’ils les vivent à deux. Il se masturbent côte à côte sur des plongeoirs, fantasment sur les mêmes femmes, sautent dans la même piscine, même si recouverte de feuilles jaunies par l’Automne.
Le personnage de la solaire Luisa est peut-être le plus touchant, autant dans sa quête de plaisir que dans l’expression cachée d’une douleur un peu plus enfouie.


Enfin, la fin du film renouvelle notre regard sur le film, d’apparence si innocent et naïf - en ce qu’on finit par subir quelques notes de deuil et d’un éloignement douloureux. Peut-être et certainement sont-elles caractéristiques de l’entrée fracassante dans l’âge adulte pour Tenoch et Julio.
Un très joli film (qui donne une fois de plus, envie de prendre la route), « te lo prometo ».

louizmo
8
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le 7 oct. 2021

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