Quand la téléréalité vient se substituer à la justice... Après le meurtre accidentel de son mari, Maryam est condamnée à mort. Sa seule issue est Yalda, une émission de téléréalité, aberration s'il en est !
Maryam se retrouve ainsi face à la fille de feu son mari, Mona, et dans une plaidoirie mal maîtrisée, Maryam va tenter d'obtenir le pardon de Mona et être ainsi acquittée.
Dans le respect des règles du théâtre classique, Yalda se déroule dans une même unité de temps, d'action et de lieu (à un virage près), mettant ainsi en scène et en lumière la fragilité et la souffrance de personnages aux prises avec le droit sur la vie et l'octroi de la mort.
Depuis l'expérience de Stanley Milgram (1963), et en l'occurrence, pour ma part, depuis Le Prix du Danger (https://www.senscritique.com/film/Le_Prix_du_danger/464642), rares sont les moments de cinéma qui abordent de cette façon la question du prix, non de la valeur mais du prix, de la vie humaine. Cette vie qui se trouve placée entre d'une part les mains de l'accusatrice, celle qui a le pouvoir de vie ou de mort le temps d'une émission, et d'autre part, et des SMS des téléspectateurs ;
la justice rendue à bas prix justement, contrebalancée par la parole du procureur à Mona : "Le prix du sang coûte cher".
Massoud Bakhshi dans son écriture et par sa caméra donne à l'art cinématographique toute sa place : celle de la voix qui s'élève contre tous les silences criminels qui de ce silence même cautionnent toutes les barbaries.
Un film politique au sens noble du terme à plusieurs thématiques, un film à débattre.
Bonne séance !