Le théâtre dans le théâtre, comment on dit déjà ?

1h07 de Quentin Dupieux ça fait 3h pour le public. Je ne suis pas très familière du cinéma de Quentin Dupieux mais je crois commencer à cerner quelque chose de toujours aigre-doux. Peut-être que c'est mon manque de connaissances qui me fait dire ça - mais de toute façon y'a que moi qui lit cette critique je vous emmerde - je trouve toujours quelque chose d'existentiellement et socialement captivant. Ce sont probablement des traits de société que l'on peut facilement tirer mais comme je suis plus ou moins stupide sur ce genre de question, ça me fait toujours de l'effet. Tout ça pour dire que faire son numéro (de personnage social) qui n'a pas l'air d'en être un puisque Yannick a plutôt l'air sincère et direct et honnête mais avouons-le on ne l'est jamais vraiment face aux autres, ou alors on l'est puisque c'est le seul moyen que l'on a d'être face à eux, enfin y'a t'il vraiment un moment où l'on est soi-même ? Peut-être que c'est quand on ne se le demande pas, ou alors plutôt quand on décide de chaque mot - chaque action - chaque mimique faciale ? Moi j'ai l'impression d'avoir plusieurs moi-même selon la situation dans laquelle je me trouve, des moi-même que j'ai travaillé, anticipé parfois, réfléchi, pour essayer d'être le moins possible méchante ou désagréable. Parfois je suis surprise d'un moi-même dans une situation inconnue ou surprenante, mais je crois que le tout est de douter souvent de nos nous-même, de les questionner même si ça fait mal à la tête et perdre les pédales, parce que - pour moi - c'est ça être sain d'esprit, c'est questionner les plus primaires des réactions, celles que l'on croit intouchables, questionner le soi et tenter de l'évaluer par rapport à notre grille du bien - du mal - de tout le reste - je crois que c'est comme ça que l'on fait bien avec les autres, en se demandant si on le fait bien, et en sachant pourquoi.