Yannick par uther

Yannick est un Dupieux honnête +

Il a l'avantage d'avoir à son casting un super acteur (bien que déjà un peu cabotin) en la personne de Raphaël Quenard. Il rend instantanément le personnage de preneur d'otage attachant et en même temps assez malaisant. C'est ce subtile mélange qui fait toute la force du (trop court) long métrage. L'ambiance huit-clos est bien présente, c'est un peu lourd, pesant à l'image du personnage, mais en même temps on se marre bien, on n'est pas inquiet pour le public, il n'y a pas cette tension, ce stress, que l'on peut retrouver dans certains films de ce genre. La musique est minimaliste, mais répond au code du huit-clos.

Mais encore une fois, Dupieux a du mal à aller au bout des choses, de ses thématiques, de son récit, la fin est trop vite expédiée (comme d'hab chez Dupieux) et cet écran noir pour laisser le spectateur imaginer la scène du raid, de quelques secondes, doit mieux fonctionner dans une salle de cinéma que sur la petite lucarne.

La réflexion sur le public, les comédien sert plus de prétextes qu'autre chose, de même les réactions parfois absurde des personnages qui rendent certaines scènes peu crédibles, servent à nourrir et à faire vivre une histoire, au demeurant intéressante et divertissante . Cette prise d'otage n'est pas la prise d'otage la plus réaliste qui soit donc, mais on est dans l'univers de Dupieux donc ça passe et ça reste assez bien écrit. J'ai adoré le point de bascule où le révolver change de main mais aussi le passage où les comédiens jouent le texte nul de Yannick.

Très touchant pour le coup et l'émotion de Yannick est plutôt bien retranscrite, il est à la fois ému mais on sent qu'il est malheureux, pas bien dans sa tête et le rire du public sur ses dialogues nuls, enfantins, déconcertants mais pourtant émouvants, qui en disent long sur ce personnage, constitue la meilleure partie du métrage et ça tombe bien car c'est la (quasi) conclusion, avant l'arrivée de la police dont on ne connaîtra pas l'issue.

En bref, je salue l'effort de Dupieux de nous offrir un cadre sympathique à son histoire et un des personnages les plus marquants de sa filmographie dans ce film trop court.

Car oui, il aurait pu se mouiller davantage, 20 min en plus, c'était pas du luxe.