Insondable gravité du visage d'Ydessa que Varda semble faire résonner avec la dernière photo présentée du film, une femme dans la neige à la posture crispée, masquant son identité d'un Teddy Bear.
Très grande émotion à nouveau, devant la profondeur et l'intelligence du regard de la réalisatrice, promenant son regard partout, faisant des recoupements subtils. Ne dramatise jamais son propos, a l'élégance d'évoquer les choses les plus terribles avec naturel, sans affectation.
Dans cette exposition qui peut se lire comme une utopie humaniste universelle, la création d'une grande famille imaginaire, en réponse au chaos occasionné durant la seconde guerre mondiale, on retrouve cette approche kaléidoscopique de la réalité et de la mémoire que véhicule la photographie, thème superbement développé dans "Ulysse" en 1982.
(8,5/10)