Steppe absurde

Tout juste libéré de prison, Kermek rêve de construire un cinéma. En attendant, il doit trouver un travail sans tomber aux mains de la mafia locale. Adilkhan Yerzhanov est devenu le cinéaste majeur d'Asie Centrale, que les grands festivals de cinéma se disputent. Après Cannes (La tendre indifférence du monde) et San Sebastian (A Dark-Dark World), au tour de Venise d'accueillir un long-métrage du réalisateur kazakh : Yellow Cat. L'on y retrouve pleinement son univers : poésie fruste, péripéties absurdes, splendeur de la steppe, violence éruptive et chorégraphiée. Sans oublier de fortes références culturelles, surtout françaises, à l'image du héros de Yellow Cat qui se prend pour Alain Delon dans Le samouraï. Si les qualités esthétiques du film sont incontestables et sa dénonciation du pouvoir guère démocratique de son pays percutante, le récit patine quand même un peu, la fantaisie de l'ensemble ne compensant pas un rythme souvent trop alangui. Dans un registre voisin, La femme des steppes, le flic et l’œuf avait des arguments légèrement plus éloquents.