Yema n'est pas un film facile, que ce soit dans son propos ou son traitement, on peut le considérer comme un film exigeant ou "qui se mérite" comme dirait Fred.
Quand le titre apparaît sur l'écran, on apprend que yema signifie "mère" en arabe, la mère ici, interprétée par l'actrice et réalisatrice algérienne Djamila Sahraoui est au cœur de l'histoire.
Yema est construit comme une tragédie antique, l'action se déroule dans une ferme isolée au cœur du maquis algérien, sec et aride, l'un des fils vient de mourir, la mère inconsolable, l'enterre à la force de ses mains.
L'autre fils, Ali, considéré par la mère comme le responsable de cette mort, demande à un gardien de surveiller cette dernière et de l'empêcher de fuir.
Le film tourne autour de ses trois personnages principaux, la mère, le fils maudit et le gardien, et des liens douloureux et conflictuels qui les unissent.
Au rythme des saisons, on suit ce drame âpre et sec avec plus ou moins d'intérêt. Djamila Sahraoui signe une histoire austère à laquelle il faut souvent s'accrocher, malgré la qualité de jeu des acteurs et la beauté de la nature environnante,
A travers l'histoire cruelle de cette famille meurtrie et déchirée, la réalisatrice livre, à sa façon, une réflexion sur la condition féminine en pays arabe et souligne l'absurdité des conflits fraternels qui peuvent conduire au pire.
Sec, dur et silencieux, Yema est donc un film au sujet intéressant, dont on salue la sincérité et l'intégrité du travail de la réalisatrice mais dont on regrette l'austérité qui le rend difficile d'accès.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné 2013