Résultat assez décevant de la part du rock'n roll Danny Boyle qui nous livre ici une uchronie plate et convenue. L'intrigue est tellement balisée qu'elle en devient souvent téléphonée en plus de nous laisser sur une impression de déjà vu prononcée, on se croirait dans une énième histoire d'artiste aux rêves de grandeur. L'effet est amplifié par une galerie de personnages caricaturaux des plus agaçants comme l'impresario capitaliste de service qui ne peut aligner deux mots sans tomber dans la vulgarité parce que ça fait trop branché. En parlant de tête-à-claques l'important caméo d'Ed Sheeran synthétise le manque d'harmonie de l'ensemble, ça sent trop le coup marketing pour booster la coolitude du chanteur qui est censé représenté ici ni plus ni moins que la référence absolue de la pop musique actuelle devant laquelle on étalonne le talent.
Le placement de produits maladroit et invasif (Cocacola a du bien raquer) est à l'image de l'humour du film dans son ensemble qui patauge sans cesse dans la lourdeur. Les deux rôles principaux sont néanmoins bien desservis par des acteurs qui font le job même si on a un peu de mal à vibrer en écoutant les fades interprétations des Beatles que nous sert le héros. La love story cliché n'échappe pas non plus à ce sentiment de déjà vu mais elle fonctionne suffisamment pour soutenir à peu près l'ensemble. Bref une comédie ratée qui flirte avec le mauvais goût tout du long et qui n'exploite son idée de départ que de façon superficielle.