Ziller a oublié sa boussole
Qu'on se le dise avant de visionner Yéti : c'est une série Z assumée. Mais là où peuvent réussir des autres productions du genre, Yéti échoue malgré un début à peu prés correct et des bonnes idées inspirées du drame de la Cordillère des Andes (l'accident du vol Uruguayan Air force flight 571, survenu le 13 octobre 1972). Le long-métrage se laissera donc regarder, sa durée courte aidant.
Le budget minuscule du film se devine : ils n'ont même pas pu faire interagir l'hélicoptère de sauvetage avec les acteurs, preuve que le véhicule a été filmé lors d'une manœuvre réelle sans aucun rapport avec le film. La crédibilité en prend un coup d'autant plus que la mise en scène est chaotique, les scènes sont sans cesse coupées aux moments les moins opportuns. Concernant le jeu d'acteurs et les dialogues, ce n'est pas terrible, c'est même ringard par moment (les disputes ou la peur des personnages). Aucune peur, aucune tension et pas d'émotion. Les bonasses sont seulement là pour attirer le spectateur masculin et l’équipe et l’organisation du sauvetage est d’une débilité sans nom. Au moins, c’est un plaisir pour les yeux. Venons-en à la bête : le costume ne fait pas du tout l'affaire et ses façons d'agir et surtout de bouger (les bonds) sont invraisemblables. Le scénario est bourré de facilités, d'incohérences, de coïncidences et de séquences minables (le type prend son courage à deux mains et plaque un yéti de 600 kg d'une adresse déconcertante). Les effets gores et spéciaux sont affreux.
Mon œil de géographe est aussi passé par là. L'action du film se passe dans l'Himalaya or les paysages ne me semblent pas du tout correspondre à cet environnement. Tout le monde voit bien le Canada ! En plus, l’action du film se passe entre 5000 et 6000 mètres. La limite de l’arbre dans cette chaine de montagne est à 4000 mètres... Enfin, depuis quand doit-on survoler le Népal pour se rendre au Japon depuis les USA ?