Ne vous laissez pas avoir par sa dégaine de zéderie fauchée car elle cache en fait un sympathique nanar. Rien de révolutionnaire mais Yéti la malédiction du démon des neiges propose suffisamment d'idées débiles et de FX crados, à un rythme régulier, pour assurer le spectacle. Le crash d'avion en mode bobsleigh numérique est une jolie entrée en matière, coup d'envoi à une opération survie des plus idiotes (la décision de faire du feu avec des allumettes alors qu'il y a des débris de carlingue en flammes tout autour n'en est qu'un exemple) ; les pauvres hères ne sont pas aidés par les 2 sauveteurs qui vadrouillent tranquillement, se contentant souvent de regarder l'action à distance avec leurs jumelles. La dramatisation de la tentation cannibale connait le même naufrage (d'écriture) et sa concrétisation est juste ringarde ce qu'il faut faut (ah, ces gros cubes de glaise rose cuits à la plancha, censés représenter les protéines interdites...). Autre grand moment de rigolade : les survivants qui se réchauffent autour d'un brasier constitué du charnier des cadavres de leurs potes (vive les squelettes en plastique), sans que personne ne trouve à y redire.
Le film a également le bon goût, du point de vue du nanarophile, de nous balancer sans honte aucune ses yétis en pleine lumière. Que ce soit un mec dans un costume se galérant à avancer dans la neige ou un laid CGI bondissant tel un Hulk à poil blanc, le plaisir des yeux est assuré. La photographie très DV en souligne d'ailleurs toutes les qualités esthétiques, surtout quand un voile brouillé floute les fonds numériques (un bug technique ?) pour mieux faire ressortir les acteurs au 1er plan. Le finish s'en donne à cœur joie, avec un beau coup de pouce au bodycount et une méthode de sauvetage qui décroche la palme du wtf. Belle conclusion pour un beau nanar.